Doug Tuttle offre un disque splendide, reproduisant à la perfection le son si caractéristique de ce type d'enregistrements durant les sixties.
On note ainsi un travail remarquable sur les instruments (on regrette d'ailleurs de ne pas avoir d'insert pour pouvoir lister l'ensemble des instruments qui enrichissent - discrètement - ce disque), certains ne s'entendant que sur un de vos hauts parleurs (par exemple la basse de "Forget The Days"), mimant en cela les enregistrements stéréo de l'époque.
Même si le natif du New Hampshire reste obnubilé par le son de ces enregistrements de la fin des sixties, il n'en oublie pas l'essentiel : écrire des morceaux. Et à ce petit jeu, il n'a rien à envier à un Jacco Gardner ni à aucun de ses contemporains. Le talent d'écriture du garçon se traduit par une impression de facilité, d'une capacité à pondre la mélodie pop parfaite sans en rajouter (les morceaux tournent tous autour de 3' - 3'30) rendant une rare impression de fluidité. Tout coule naturellement, du miel pour les oreilles seraient-on tenté de dire à l'écoute de "With Us Soon", "Forget The Days", "Leave Your Body", "I Will Leave" ou "I Won't Do" que l'américain s'évertue à chanter d'une voix douce, posée et envoutante.
Seuls écarts que s'accordent Doug Tuttle, les filtres psyché sur la voix de "Where You Plant Your Love... Is Where It Grows" qui rappelle du même coup White Fence, et surtout ce petit bijou "Turn This Love". LE titre épique de l'album, s'étalant sur plus de six minutes et qui à n'en pas douter doit être le morceau de bravoure sur scène, celui qui permet au guitariste de lâcher ses oripeaux baba cool pour faire la démonstration de ses talents de guitariste.
Derrière son grand classicisme, cet album révèle surtout un excellent musicien qui a du faire sienne cette célèbre citation prêtée à Bernard de Chartres : "Nous sommes comme des nains assis sur des épaules de géants. Si nous voyons plus de choses et plus lointaines qu’eux, ce n’est pas à cause de la perspicacité de notre vue, ni de notre grandeur, c’est parce que nous sommes élevés par eux."
Frank
PS : Morgan Delt, Doug Tuttle après Jacco Gardner et Maston, Trouble In Mind nous régale ces temps-ci. Pourvu que ça dure !
Tracklisting :
1. "With Us Soon"
2. "Forget the Days"
3. "Turn This Love"
4. "Where You Plant Your Love... Is Where It Grows"
5. "Lasting Away"
6. "Leave Your Body"
7. "We Could Live"
8. "I Won't Do"
9. "Sewn Day"
10. "I Will Leave"
11. "Better Days (Wool's Grown Lighter)"
Audio et vidéo :
En live :
Ça à l'air bien intéressant cette affaire. On va y jeter une ou deux oreilles très rapidement.
RépondreSupprimerQuant à "on regrette d'ailleurs de ne pas avoir d'insert pour pouvoir lister l'ensemble des instruments qui enrichissent - discrètement - ce disque", il faudrait au moins nous dire s'il y a du sitar. J'aime bien le 1er morceau posté, je trouve la guitare assez californienne (Kaukonen, Garcia, et tout ça). Cool.
Peter
ahahah non pas de sitar de repéré ! Sinon oui on est bien dans cette mouvance Kaukonen / Garcia ;)
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