Post Exotic c'est le genre de disque léger, primesautier, sans prétention, mais sans réel défaut, qui convient parfaitement pour remonter le moral en cette fin d'été /début d'automne maussade. C'est fun, traversé de belles fulgurances, treize titres qui font la démonstration qu'il faudra sans doute compter à l'avenir sur Barthélémy ‘Barth’ Corbelet et de Delphinius ‘Del’ Vargas, le duo franco anglais derrière Bosco Rogers.
Car les Bosco Rogers sont capables de pondre quelques tubes imparables comme "Middle" meilleur morceau jamais écrit par Miles Kane en solo. Miles Kane, une référence qui transparaît souvent même si parfois c'est juste en filigrane comme sur "Anvers" dont certains phrasés évoquent l'époque des Rascals. On citera également "Googoo" qui rappelle furieusement les Dandy Warhols, "Buttercup" ou "The Million".
En recherchant à quoi pouvait faire référence le titre de l'album, nous sommes tombés sur le post-exotisme d'Antoine Volodine dont Wikipédia nous donne la précision suivante : "le terme post-exotisme a été choisi pour exprimer un décalage, il s’agissait de dire une impossibilité de se reconnaître dans les catégories existantes". On ignore si le choix du titre a un lien avec ce courant littéraire mais cela sied parfaitement au style des Bosco Rogers qui cherche à chaque fois, par des emprunts à différents courants musicaux, à ne jamais être cataloguer dans tel ou tel style.
Alors certes c'est parfois un peu brouillon, fouillis pour éviter d'être péjoratif, mais toujours généreux et enjoué comme sur "Post Exotic" ou "In Stereo". Des titres qui s'ils ne sont pas les meilleurs du duo permettent a contrario d'entrevoir tout le potentiel de nos deux larrons (le sax de "Post Exotic" !)
A d'autres moments on flirte dangereusement avec la limite, le kitsch pop n'est jamais loin mais c'est aussi tout le savoir faire du duo jouer avec les limites du sacro-saint bon goût ("The Million"). Et c'est ce qui contribue aussi à rendre ce disque perfectible si attachant ("French Kiss") même si parfois le pari est raté ("Licky Licky Lick" ; "True Romance")
Un mot sur le son, aux petits oignons, oeuvre de Claudius Mittendorfer que l'on a retrouvé derrière Temples (flagrant sur "French Kiss") ou Yak.
Au final un disque certes mineur mais sympathique, qui a le mérite de tenter d'apporter un peu de fraîcheur quitte parfois à trop en faire, à pêcher par gourmandise.
Mais la gourmandise est-elle réellement un péché ?
Frank
Tracklist :
1. Googoo
2. Anvers
3. The Middle
4. Post Exotic
5. The Million
6. French Kiss
7. Licky Licky Lick
8. Beachi Beachi Beachi
9. Buttercup
10. Drinking For Two
11. In Stereo
12. True Romance
13. Roses
Audio et vidéo :
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