Ce n'est pas faute d'avoir été encouragé (depuis plusieurs années) à écrire sur Thomas Schoeffler Jr, ni d'avoir été présent à plusieurs festivals où l'artiste était programmé (sans avoir assisté à l'intégralité du set)... Tout ceci apparaît aujourd'hui comme de la lâcheté intellectuelle, tellement ce nouvel album de Thomas Schoeffler Jr a ravivé nos oreilles engourdies par le froid hivernal. Le moderne y côtoie les thèmes les plus traditionnels, et ce sans fausse note.
"Jesus shot me down", titre-phare l'album éponyme, se réfère, on s'en doute, à une perte de foi, à la quête de sens... C'est surtout une chanson portée par un harmonica magnifié par le talent du troubadour alsacien, comme ce fut déjà le cas sur son précédent album.
D'abord intimiste, "Some days" invite au questionnement avec quelques tremolos dans la voix de M. Schoeffler, non sans rappeler les origines de la country. "At the Mill" donne libre cours aux effets de saturation, et nous emporte dans un maelström. Ne cherchez pas à vous abriter, il est déjà trop tard...
D'abord intimiste, "Some days" invite au questionnement avec quelques tremolos dans la voix de M. Schoeffler, non sans rappeler les origines de la country. "At the Mill" donne libre cours aux effets de saturation, et nous emporte dans un maelström. Ne cherchez pas à vous abriter, il est déjà trop tard...
Vous étiez mauvais en chimie et "Atomic number 79" ne vous évoque rien? C'est pourtant le nombre d'atomes de l'or dans la classification de Mendeleïev. Aujourd'hui, c'est aussi une belle balade sentimentale dans le style western country avec une slide guitar... Sûr que vous arriverez à emballer en apprenant à jouer ce morceau. Si vous ne vous voyez plus comme un "loner" à la fin de la chanson, alors allez jusqu'à sceller votre amour avec un anneau en... or.
Entamé a capella, "Spit and sawdust" vous rattrape aussi sec par le col avec sa rythmique country sautillante, et vous plonge dans une cabane faisant office de bar tous les week-ends. On n'est plus très loin des blagues et allusions contenus dans les premiers spectacles de musiciens itinérants (un rade pourri, une fille avenante...), une joyeuse respiration au milieu de cet album! "My rope" continue sur une rythmique effrénée, et devient un tube qui fera facilement danser le public à chaque concert.
Plus qu'une déclaration, Thomas Schoeffler scande ses vers angoissés sur "Mark my words" où l'efficace guitare folk subit quelques attaques en piqué d'une guitare électrique surement instigatrice de sombres pensées.
Plus qu'une déclaration, Thomas Schoeffler scande ses vers angoissés sur "Mark my words" où l'efficace guitare folk subit quelques attaques en piqué d'une guitare électrique surement instigatrice de sombres pensées.
Quelques secondes de silence, l'auditeur guette... "Sick and die"! S'attaquer à une reprise de "You go to take sick and die "(one of these days) n'est jamais tâche facile ; il n'y a qu'à voir les versions originales où Boyd Rivers y donne toute sa rage. L'exercice est ici largement maîtrisé.
Faussement aussi potache que "Spit and sawdust", "I did run" laisse un peu de place à un banjo. En matière de style, le contre-pied avec "Lonesome whistle" est incroyable: la progression d'accords, le rythme, le texte... On ne peut s'empêcher de penser aux balades de Johnny Cash. Il faut en réalité remonter beaucoup plus loin: c'est une reprise sans fioriture de "I heard that lonesome whistle blow" d'Hank Williams et Jimmie Davis (datant de 1951 et reprise par J. Cash en 1957)!
Sur "I dug a hole", Thomas Schoeffler électrise progressivement ses appels lancés à tue-tête... alors que le blues teinté de spirituals de "Home", appelant naturellement de ses vœux à un retour au bercail salvateur après de rudes épreuves, vient clôturer ce superbe album.
Faussement aussi potache que "Spit and sawdust", "I did run" laisse un peu de place à un banjo. En matière de style, le contre-pied avec "Lonesome whistle" est incroyable: la progression d'accords, le rythme, le texte... On ne peut s'empêcher de penser aux balades de Johnny Cash. Il faut en réalité remonter beaucoup plus loin: c'est une reprise sans fioriture de "I heard that lonesome whistle blow" d'Hank Williams et Jimmie Davis (datant de 1951 et reprise par J. Cash en 1957)!
Sur "I dug a hole", Thomas Schoeffler électrise progressivement ses appels lancés à tue-tête... alors que le blues teinté de spirituals de "Home", appelant naturellement de ses vœux à un retour au bercail salvateur après de rudes épreuves, vient clôturer ce superbe album.
Que dire de plus? Monsieur Thomas Schoeffler Jr ..? Chapeau bas!
John the Revelator
Sortie prévue pour mars 2015.
Audio:
Quelques pistes disponibles sur le site d'Echo productions
(on aurait bien aimé qu' "ils" laissent un code pour vous le mettre sur cette page...)
Vidéo:
"I dug a hole" (Binic Folk Blues Festival - 2014)
"My rope" (Binic Folk Blues Festival - 2014)
"Lonesome whistle" (radio - 2013)
Thomas Schoeffler Jr sur Facebook
Un artiste comme notre beau pays en compte peu, aux albums soignés et aux concerts extraordinaires d'énergie et de poésie. Je crois qu'il a récemment travaillé (enregistré ?) avec les extraordinaires Los Disidentes Del Sucio Motel.
RépondreSupprimerUne icône pour tous les habitués de Binic !
c'est vraiment magnifique !
RépondreSupprimer