Qualité Made In France

Lorsque l'on a ouvert cette rubrique, en début d'année, destinée aux disques de groupes français, on imaginait pas que l'on aurait autant de choses à vous présenter ! Déjà un sixième volume et il est pas impossible qu'un septième acte ne voit le jour avant la fin de l'année...

Os Noctambulos - Corsica Garden (2014)

Os Noctambulos c'est un groupe parisien mené par un anglais expatrié en France, Nick Wheeldon (complète le line-up, Coline Presley à la basse, Valentin Buchens à la guitare et Baldo derrière les fûts.) qui vient de sortir son premier album, Corsica Garden. Et disons le tout net, il s'agit de la belle surprise de cette fin d'année. Un album qui s'adressera particulièrement à celles et ceux qui ont biberonné aux Nuggets.
L'ombre de Sky Saxon et des Seeds plane sur ce Corsica Garden inspiré ("Wild" ; "Devil Don't Hide"). La section rythmique est impressionnante de justesse ("Bad Man"), offrant une assise remarquable permettant toutes les fantaisies à la guitare (jeu brillant de Valentin Buchens) ou à l'orgue, tenu par Nick Wheeldon. Un Nick Wheeldon qui par sa gouaille, vient trancher avec ce que l'on a l'habitude d'entendre dans le genre et place le groupe au niveau des meilleurs, dans un style où la concurrence est particulièrement rude.
En sus, les Os Noctambulos s'avèrent aussi à l'aise sur les ballades ("Walk On"), les titres plus mid tempos ("Forever"), les envolées psychédéliques ("It Scares Me") que sur les morceaux plus enlevés ("On The Run"). Ils peuvent même se permettre un petit instrumental surf histoire de varier les plaisirs ("Polly").
Là où moult groupes auraient peiné à rendre une pâle copie de leurs illustres aînés, les Os Noctambulos offre un disque brillant, rétro mais jamais passéiste.

Forever Pavot - Rhapsode (2014)

Assidu lecteur, le nom de Forever Pavot ne doit pas vous être inconnu, puisque nous avions évoqué ici même les sorties de ses deux premiers 7", Christophe Colomb et Miguel El Salam. Multi-instrumentaliste, Forever Pavot nous avait convaincu avec son univers psychédélique et intrigant, au potentiel cinématographique certain.
Avec ce premier album, Rhapsode, rien ne change vraiment, on retrouve ici tout ce qui faisait le charme de ses premiers enregistrements ... en mieux. Car ce Rhapsode est truffé de merveilleuses pépites pop et d'instrumentaux brillant. Puisant autant chez Michel Colombier, Ennio Morricone que la pop baroque, Rhapsode dénote chez Forever Pavot un goût certain pour tous ces courants musicaux. Là où la somme de ses influences auraient pu tourner au disque "à la manière de", il réussit à tisser un univers sonore, certes référencé, mais également suffisamment personnel pour convaincre de son indéniable talent. Une simple écoute de "Miguel El Salam" devrait convaincre : introduit par des sonorités orientales, le titre s'oriente vers une merveille de morceau psychédélique évoquant le meilleur de Jacco Gardne. Brillant.
Et sur ce Rhapsode, les réussites sont nombreuses: le morriconien "Joe & Rose", la douce mélancolie qui se dégage du morceau-titre d'une simplicité qui n'a d'égale que son efficacité, "La Rabla", "Le Passeur d'Armes" qui aurait illustrer à merveille un Henri Verneuil des seventies, ou encore la splendide "Les Cigognes Nénuphars"...
On vous invite chaudement à vous procurer cet album et à plonger dans l'univers de Forever Pavot. Vous ne le regretterez pas.

The Arrogants - Introducing... (2014)

Quand on est un jeune groupe et que l'on signe sur un label pour un premier EP, ce n'est en général que du bonheur. Quand en plus vous faîtes du garage revival sixties et que le label en question est Dirty Water Records, l'extase n'est sans doute pas loin. Mais que dire quand il s'agit d'un groupe lillois qui signe sur le prestigieux label anglais ? Oui ça doit être à ça que ressemble un conte de fées version garage rock !
Pas même majeur quand ils sont découverts par Yvan Serrano (Dustaphonics - qui produit le dit EP), The Arrogants doivent être sur leur petit nuage.
Et à l'écoute de ce premier EP, on comprend mieux l'intérêt du label pour nos frenchies : compositions efficaces, guitares tranchantes, rythmique souple et dynamique, orgue entêtant et mélodies inspirées, le contrat est plus que remplie. "Mr Devil", "We’re Arrogant", "Drunky Blues" et "It’s an Experience" sont autant de (belles) promesses pour l'avenir.

Vagina Town - Ecstasy / (2014)

Sorti chez Kythibong records, ce Ecstasy, à la pochette pour le moins suggestive, est le nouveau 7" des nantais de Vagina Town. Des nantais qui ont de la suite dans les idées puisqu'ils avaient déjà offert un EP chez Kizmiaz Records sous le titre LSD et avec une pochette tout aussi expressive.
le morceau-titre est un titre rock and roll à l'ancienne, énergique et entêtant, porté par un orgue incendiaire, le genre de titre certes basique mais qui donne envie de battre furieusement la mesure.
En face B, "Comedown" prend le contre pied d'"Ecstasy", un titre à tiroirs, plus psychédélique, plus heavy aussi, qui s'étire sur plus de cinq minutes. Un titre maîtrisé à la perfection par le groupe.
Un 7" d'une efficacité redoutable. On adhère !