Remarquez c'est bien la seule chose que l'on se permettra de reprocher à nos californiens.
Basé à Los Angeles, la bande à William Keegan, avait donc sorti en 2011, sous le nom de Pangea, Living Dummy, un album bancal parfois poussif mais qui contenait son lot de morceaux rageurs et surtout plein de promesses pour l'avenir. Du garage lo-fi braillard dont on avait retenu les définitifs "Too Drunk To Come", "Make Me Feel Weeeeird" et "I Don't Wanna Know You".
Pour ce Badillac, le groupe a quitté Burger Records pour Harvest et offre un disque extrêmement varié, toujours lo-fi dans l'esprit même si le son s'est éclairci suffisamment pour mettre en valeur les compositions du groupe.
Ne pas se fier à l'inaugural "Alive" introduit par quelques larsens, une rythmique bien lourde et cette voix de psychopathe se mettant à hurler "Livin’ a lie and you don’t even care", Badillac est un album aux multiples facettes.
Ainsi si "Alive" tente le grand écart entre le rock estampillé 90's et un garage punk ultra mélodique, "Make Myself True" sonne étrangement, la voix rappelant curieusement Placebo tandis que l'étonnant "Badillac" résonne comme un véritable hymne adolescent (Well I hate myself / And I hate the earth / We could give it a try / But it will never work / Oh, no, I lied / Oh, no, you cried / Oh, you lied / Oh, no, I died). Et il en est ainsi tout au long de l'album, aucune piste ne ressemblant à la précédente, sans que curieusement on ne perde en unité, les enchaînements de morceaux se faisant le plus naturellement du monde. Et les réussites sont nombreuses.
"River" lorgne du côté de l'héritage des Ramones, "Offer" donne dans la pop contemplative avec tout autant de succès faisant la démonstration que le groupe a plus d'une corde à son arc, "Cat Man" paye son tribut au grunge et "Why" au Pixies, tandis que la mélancolique "No Way Out" ne fait qu'apporter une nouvelle preuve du songwriting impeccable de Keegan.
A la fin de "When The Night Ends" se cache un titre secret, acoustique ou Keegan clame à plusieurs reprises "Drop dead city/drop dead town/she ain’t so pretty/when the shit goes down", comme un écho à Barney Hoskyns et son ouvrage Waiting For The Sun...
Together Pangea vient de livrer un nouvel album brillant, leur meilleur à ce jour et au vu de la qualité des morceaux ici dévoilés, gageons que ce ne sera pas le dernier.
Frank
Tracklisting :
1. Alive
2. Make Myself True
3. Badillac
4. Does He Really Care
5. River
6. Offer
7. Depress
8. Sick Shit
9. Cat Man
10. Why
11. No Way Out
12. Where the Night Ends
Audio et vidéo :
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