6 août 2014

Butthole Surfers - Independant Worm Saloon (1993)

Groupe formé en 1981 par Gibby Haynes et Paul Leary, les Butthole Surfers sont un des groupes les plus délirants qu'il nous ait été donné d'entendre. Pour comprendre à quel point on a affaire à un groupe d'allumés, il suffit de voir les noms dont ils se sont affublés avant d'opter pour Butthole Surfers : Ashtray Baby Heads et Nine Foot Worm Makes Home Food... on vous laisse traduire.
Groupe nihiliste par excellence, adepte des expérimentations en tous genres (musicales comme récréatives), maîtres de l'absurde, réputés pour leurs prestations scéniques aussi ébouriffantes que perturbantes, les Butthole Surfers n'ont jamais laissé indifférent, la trace qu'ils ont laissé sur l'underground américain étant à la hauteur du dédain que lui manifestaient la plupart des médias.

Si les classiques désignés du groupe sont Locust Abortion Technician (1987) et Hairway To Steven (1988), on a une préférence pour ce Independant Worm Saloon sorti en 1993.
Premier disque pour une major, produit par John Paul Jones (Led Zeppelin), on aurait pu craindre le pire.
Mais si ce disque reste le plus abordable de leur foisonnante discographie, les Butthole Surfers ne se sont pas assagis pour autant et ne cèdent à aucun moment aux sirènes du politiquement correct. Il faut entendre ces "I'm Flyiiiing" de schizophrène qui introduisent l'album.

D'entrée le groupe cueille l'auditeur avec un "Who Was in My Room Last Night?" quasi stoner, qui d'entrée de jeu pose les bases, la guitare de Paul Leary envoie du bois tandis que Gibby Haynes montre qu'il est toujours un psychopathe. Album gonzo par excellence, le groupe multiplie les fausses-pistes, les brusques changements de tempo comme sur "The Wooden Song" qui se la joue ballades bucolique avant qu'une guitare noisy ne rappelle qu'on a pas affaire à un groupe de folk ! Et il en est ainsi tout au long de ce disque hors-norme : "Tongue" commence comme du REM avant de passer en mode orgie tribale,"Goofie's Concern" met le duo en mode punk hardcore, "Alcohol" mélange le meilleur et le pire de Beastie Boys, "Strawberry" renvoie à Jello Biaffra, le cintré "Some Dispute Over T-Shirts Sales" qui sent le vécu, l'extraordinaire "Dancing Fool" dont on regrette qu'il ne dure pas plus longtemps histoire de profiter de cet excellent titre heavy kraut, sur lequel Haynes balance des "I am the disco king", sans compter un interlude tout aussi délirant ("Chewin' Gorge Lucas' Chocolate").
Parfois l'album alterne le touchant ("You Don't Know Me") et l'inécoutable ("The Annoying Song") qui s'il rassure sur l'intégrité du groupe à l'heure d'enregistrer sur une major (qui en a douté?), inquiète sur l'état mental des protagonistes !
Et il y a ce triptyque "Dust Devil" / "Leave Me Alone" / "Edgar", trois titres aux sonorités différentes mais qui ont pour particularité de mettre à l'honneur la guitare de Leary, un Leary d'ailleurs loin d'être manchot !

Sans être le meilleur album du groupe, ce Independant Worm Saloon constitue une porte d'entrée idéale pour s'immerger dans l'univers singulier du groupe.
Injustement décrié à sa sortie, cet album mérite une réhabilitation.

Frank

Tracklisting :
1-Who Was in My Room Last Night?
2-The Wooden Song
3-Tongue
4-Chewin' George Lucas' Chocolate
5-Goofy's Concern
6-Alcohol
7-Dog Inside Your Body
8-Strawberry
9-Some Dispute Over T-Shirt Sales
10-Dancing Fool
11-You Don't Know Me
12-The Annoying Song
13-Dust Devil
14-Leave Me Alone"
15-Edgar"
16-The Ballad of Naked Man
17-Clean It Up"

Audio et vidéo :






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