D'ailleurs, à la vision des pochettes, vous aurez compris que le gaillard aime aussi la plaisanterie, ce qui tombe plutôt bien, nous aussi.
Sorti en 1970, Total Destruction To Your Mind est le premier disque de Jerry Williams et pour un premier essai c'est un coup de maître. Il offre ici une soul débridée, quelque part entre Otis Redding et Wilson Pickett. Mais une soul qui discrètement prend des accents funk voire boogie grâce à l'apport de Jesse Carr à la guitare (qui envoie de la fuzz quand nécessaire comme personne) et le batteur Johnny Sandlin qui arrive à dégager un groove diabolique. L'écoute de titres comme "Total destruction To Your Mind", "Redneck", "I U Die Tomorrow (I've Lived Tonight)" pourrait refiler la pêche au pire des dépressifs.Dans la grande tradition du genre, on retrouve également des titres plus mid tempo, "Synthetic World", "Dust Your Head Color Red", "I Was Born Blue", "Mama's Baby, Daddy's Maybe" ou "The Baby is Mine".
(http://grooveshark.com/#!/album/Total+Destruction+To+Your+Mind/3576138)
A l'écoute de ce disque, on a du mal à comprendre : comment un tel chef d'oeuvre a pu être oublié de tous, à l'exception d'une poignée de spécialistes ? Aux confluents de différents courants, porté par un groupe impeccable, interprété par un Jerry Williams qui n'a rien à envier à ses prédécesseurs ou contemporains, cet album jouit en plus d'une production aux petits oignons ! C'est à n'y rien comprendre.
Dès l'année suivante, sort Rat On à la pochette magique. Non messieurs les censeurs, il ne s'agit pas de la pire pochette du monde mais du graphisme qui sied parfaitement au contenu du disque, et à la folie (douce) de son auteur.
Musicalement, on reste sur les mêmes bases que sur Total Destruction To Your Mind : élevées. On note toutefois un relatif apaisement dans les tempos. Interprétation ahurissante, que ce soit sur les nombreuses ballades soul poignantes ("Predicament #2" ; "God Bless America For What" ...) ou sur des titres plus enlevés (comme la géniale "Do You Believe"). L'orchestration (et notamment la section de cuivres), n'a rien à envier aux ténors de la soul et notamment au regretté Otis Redding dont l'ombre plane sur les enregistrements de Swamp Dogg. Une orchestration qui magnifie les compositions de Jerry Williams qui signe ici tous les titres à l'exception d'une reprise magique de "Got To Get A Message To You" des Bee Gees et "She Even Wake Me Up To Say Goodbye" composé par Doug Gilmore / Mickey Newbury et popularisé entre autres par Jerry Lee Lewis.
Un disque excellent de bout en bout.
(http://www.deezer.com/album/6442653)
Troisième album réédité par Alive Records (et 4e album de l'artiste), Gag A Maggot sorti en 1973, voit Swamp Dogg faire évoluer légèrement sa formule, les guitares se font plus funky, les morceaux commencent à s'étirer (trois titres dépassent les cinq minutes).
Outre les compositions de Williams, on y trouve entre autres réjouissances une reprise de "Midnight Hour" de Wilson Pickett et en bonus track (le disque en compte deux) une reprise du "Honky Tonk Women" des Stones.(http://www.deezer.com/album/6442653)
Troisième album réédité par Alive Records (et 4e album de l'artiste), Gag A Maggot sorti en 1973, voit Swamp Dogg faire évoluer légèrement sa formule, les guitares se font plus funky, les morceaux commencent à s'étirer (trois titres dépassent les cinq minutes).
Plus dans l'air du temps, ce disque, sorti sur un petit label, n'a malheureusement pas permis à Swamp Dogg d'obtenir le succès qu'il aurait mérité, même si globalement on lui a préféré ses premiers efforts.
(http://www.deezer.com/album/6497356)
On ne sait pas trop quel a été le problème avec Swamp Dogg. Pour quelles obscures raisons un artiste de ce calibre a-t-il pu rester confiner dans l'anonymat durant autant d'années ?
On remerciera d'autant Alive Records d'être à l'origine de la réédition de ce qu'il convient d'appeler des classiques de la soul.
Frank
Audio & Vidéo :
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