Black Rainbows – Holy Moon (2013)

Par principe, je ne mets jamais plus de vingt euros pour un vinyle, sauf pour un double. Alors pour un Ep ? Certainement pas. Mais toute règle a ses entorses et cette nouvelle livraison des italiens de Black Rainbows en est l'illustration parfaite.Attention, on parle quand même d'un Ep qui dure 38 minutes...On ne parlera donc pas d'arnaque mais d'un tarif sensiblement trop élevé, quand bien même il s'agit d'un vinyle coloré (rouge pour ma part), soit disant « collector ».

Black Rainbows débute en 2007 par Twilight In The Desert, un album Kyussien, auquel je n'accroche guère, trop faiblard à plusieurs niveaux. Trois ans plus tard débarque Carmina Diabolo, pour le coup bien plus flamboyant, crachant ses riffs à la tronche de l'auditoire dès le premier morceau, « Himalaya ». Le son est là...et pas de doute, il est bon. Mais les romains en remettent une couche sur leur 3ème album en 2011, l'imprononçable Supermothafuzzalicious. Une sacrée bombe de rock stoner/psyché dont la déflagration typiquement seventies fracasse tout sur son passage. Les riffs sont dantesques, un album énergisant qui en fout partout sur la moquette.

Et puis voilà, septembre 2013, l'arrivée de Holy Moon. Un lien bandcamp suffit à m'inciter à l'achat, tant je perçois le potentiel dévastateur du vinyle. Et ça se vérifie, mes enceintes peinant à restituer toute la pachydermie du son ! Un album en rupture avec le reste, plus instrumental (ce qui n'est pas pour me déplaire, loin s'en faut), plus lourd, plus stoner (enfin, le stoner que j'apprécie, quoi), plus sombre (quel artwork !).

Par moment, il y a presque un effet noyade dans ce magma sonore, particulièrement sur les deux premiers titres, véritable pandémonium sonore qui met d'équerre d'entrée de jeu. On fait redescendre la température avec le troisième morceau, le bien nommé « Chakra Temple », une montée tout en douceur de près de neuf minutes dans un habitat enfumé. Encore hagard, on enchaîne sans temps mort sur « The Hunter » qui relance la machine à riffs. « If I Was A Bird » est une transition acoustique surprenante (mais agréable) de moins de trois minutes vers le dernier titre, celui qui justifie pleinement l'achat du disque, une reprise du MC5 : « Black To Comm ». Alors là c'est le pied absolu. Douze minutes dans un vortex de rock'n roll, de stoner et de psyché où les soli de guitares s'empilent les uns sur les autres, traversés de multiples réverbérations, avec des moments de calme floydiens avant la tempête, que dis-je, avant la tornade qui s'abat sur nous, maîtrisée par une batterie impeccable qui fait taper du pied et hocher la tête. Énorme morceau, une vraie gifle sonore à écouter TRES fort !

Vous l'aurez compris, en ce qui me concerne, c'est le meilleur job produit jusqu'ici par nos amis transalpins. Les gaillards y vont crescendo. Soit. Et bien j'ai hâte de voir la suite...

Rick.

Tracklisting :
1. Holy Moon
2. Monster of the Highway
3. Chakra Temple
4. The Hunter
Bonustracks
5. If I Was a Bird
6. Black to Comm (MC5 Cover)

Audio et vidéo :