30 juillet 2013

Mikal Cronin - MC II (2013)

Mikal Cronin avait surpris son monde en 2011 avec un premier album solo hétéroclite, révélateur des multiples facettes de son auteur, à mille lieux de ce qu'il proposait au sein des Moonhearts ou avec son compère Ty Segall. Deux ans plus tard, le moins que l'on puisse dire, c'est que son successeur, sobrement intitulé MC II, surprend, sans toutefois dérouter.

Si l'album surprend, c'est surtout par sa tonalité, ce vernis indie rock 90's dans lequel baigne les compositions mais aussi par cette part, plus importante, accordée à l'acoustique. Ajoutez à cela des parties de piano, pas toujours heureuses, jouées par Cronin himself et des arrangements que les esprits médisants qualifieront de pompiers (le piano donc mais aussi le violon de K. Dylan Edrich, un habitué des productions des Thee Oh Sees) et vous conviendrez que sur le papier la surprise peut légitimement laisser place au rejet...
Maintenant, peux-t-on parler pour ce ce MCII d'une révolution dans le son de Mikal Cronin ? A bien y regarder, son premier album comportait déjà les germes de ce MCII. Cronin a simplement été au bout de son idée, de sa démarche.

En résulte un album d'indie pop là où ses fans attendaient sans doute un album plus garage. Et si tout cela n'avait été qu'un malentendu ? Cronin (comme nombre de ses contemporains californiens) n'est-il pas victime de ses productions antérieures ? Le lo-fi n'a-t-il pas eu comme conséquence de se fourvoir et d'avoir un peu trop vite rangé ces artistes dans des cases bien trop étriquées pour eux ? Constat flagrant à l'heure où les productions s'éclaircissent...

Faut-il pour autant dénigrer l'album ? Certes, certains morceaux font tiquer, "Weight" sorte de mille feuilles étourdissant, "Change" ou "Piano Mantra". Mais finalement, on finit par s'habituer à ses titres et à les apprécier pour ce qu'ils sont : d'agréables plaisirs coupables, des sucreries qui risquent de ne parler qu'aux trentenaires nostalgiques. Et à ce petit jeu, il faut bien reconnaître que des pistes comme "Shout It Out", "See It My Way" ou "Piece Of Mind" font leur petit effet.
Toujours présent, le compère Ty Segall vient plaquer sa guitare sur ”Am I Wrong” qui nous a évoqué les Screaming Trees de Dust et “I’m Done Running From You".

Avec ce MCII, Mikal Cronin n'abandonne pas cette place d'éternel second couteau qui lui colle à la peau pour rejoindre Ty Segall, John Dwyer ou Tim Cohen au firmament des artistes californiens actuels. On peut le regretter mais on peut aussi admettre que Mikal Cronin n'a pas non plus l'étoffe des artistes précités. Cela ne l'empêche nullement de poursuivre son bonhomme de chemin, de sortir des disques agréables sans avoir besoin de se cacher sous une tonne d'effets en forme de cache-misère. Mikal Cronin est un artiste précieux en ce sens qu'il ne triche pas, sort les disques qu'il a envie sans se soucier de sonner dans l'air du temps et tant pis si la mode n'est plus à l'indie pop.

Un disque au fort capital sympathie que l'on a finit par aimer, malgré ou à cause justement de ses petits défauts.

Frank

Tracklisting :
1."Weight"
2."Shout It Out"
3."Am I Wrong"
4."See It My Way"
5."Peace of Mind"
6."Change"
7."I'm Done Running from You"
8."Don't Let Me Go"
9."Turn Away"
10."Piano Mantra" 

Vidéos :




1 commentaire:

  1. Merci pour la chronique... qui m'a permis d'écouter les Moonhearts... excellents !

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