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L'interview ayant duré trente minutes RawPowerMag' et Planetgong se partageront son contenu, permettant ainsi à une partie de leurs lecteurs respectifs de découvrir un autre blog et des rédacteurs de haut-vol !
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(Robert Belfour assurant son sound check en fond sonore)
John the Revelator : Commençons par les origines du groupe. On sait que tu (Joe) as rencontré ta femme au lycée de Brenn. Elle t'a dit de faire un essai avec Brenn, qui était à l'époque un batteur de blues de renommée locale. Le groupe s'est alors formé... Néanmoins, nous aimerions savoir si vous avez joué tous deux dans des groupes avant votre rencontre, et si oui, lesquels ?
Brenn (Left Lane Cruiser) : Nous avons joué tous les deux dans des groupes séparés, et n'avions jamais joué ensemble auparavant. J'ai joué dans un groupe nommé Black Cat Bone, un groupe de blues.
JtR : As-tu sorti un CD ou un LP avec ce groupe ?
Brenn : Nous avons fait un CD, mais juste dans notre coin. Il n'y avait pas de label ou autre. C'était un groupe monté “juste pour le plaisir”. En fait, il y a eu 2 CDs.
JtR : Ton père était batteur aussi, il a joué dans des groupes publiés chez Arista Records si je me souviens bien.
Brenn : Oui, le nom de groupe est Happy The Man, plutôt dans le style prog-rock des années 70's - début 80's, un peu à la Peter Gabriel...
JtR : Un style très différent donc.
Brenn: Ouais, ouais vraiment différent. Il joue beaucoup de reggae maintenant. Un truc complètement différent [rires]
JtR [plaisantant] : Espérez-vous jouer aussi du reggae dans le futur ?
Joe [riant] : Lorsqu'on sera vieux...
JtR: A propos de toi (Joe), as-tu joué dans un groupe avant Left Lane Cruiser ?
Joe: Juste un groupe au lycée, avec quelques potes. On n'a rien enregistré.
JtR: C'était un genre de groupe de garage ?
Joe: Ouais, il y a un petit peu de ça. Nous avons joué une fois à un festival local, c'est tout.
JtR [sentant un peu d'hésitation] : Jouer dans ce groupe a été une bonne période de ta vie ?
Joe: Ouais, ouais.
JtR: Je n'ai aucune idée de la façon dont vous avez choisi le nom du groupe ?
Brenn: Ca vient de ma mère. Lorsque j'étais au lycée, avant que je joue d'un quelconque instrument, elle a eu un rêve dans lequel j'étais devenu célèbre en jouant dans un groupe nommé Left Lane Cruiser. Et, lorsqu'on a commencé à réfléchir au nom du groupe, celui-là est apparu comme une bon choix.
JtR [plaisantant]: Ok, alors elle vous a obligé à choisir celui-là !
Brenn: Ouais, les mères savent ce qu'y a de mieux (pour nous).
JtR [riant]: Je comprends ce que tu veux dire. [Reprenant son sérieux] Bon, une autre queston:à quoi ressemble la scène musicale à Fort Wayne à l'époque ? Avez-vous galéré à trouver des endroits pour jouer ?
Joe: Au début, un petit peu. Les groupes de Fort Wayne ayant rencontré le plus de succès sont des groupes de reprises. Il y avait plein d'endroits pour jouer qui pouvaient nous convenir, mais on a essayé dans un bar local, le Brass Rail. La 1ère fois que nous y avons joué, c'était encore un bar où il essayait de faire jouer des groupes tous les soirs. Maintenant, c'est le bar le plus en vue, il y a beaucoup plus de groupes en tournée qui s'y arrêtent...
JtR: Je devine que je n'ai pas vu voir toutes vos vidéos sur Youtube mais...
Brenn [riant] : Il y en a énormément !
JtR: Je pense que les vidéos les plus anciennes renvoient vers des showcases réalisées dans une station radio, appelée Wooden Nickel Radio. Vous avez un lien particulier avec eux ?
Brenn: Ouais, c'est un disquaire, indépendant de toute chaîne de distribution. Nous achetons beaucoup de nos disques là-bas, et nous y jouons régulièrement par-delà les années.
JtR: Chaque année il me semble...
Brenn: Oui, à chaque fois qu'on sort un disque, on essaye de faire au moins un concert où les enfants peuvent venir. C'est marrant de les voir dans la foule (rires).
JtR: Dans une interview précédente, vous avez décrit la façon dont vous construisiez vos chansons. En gros, tu (Joe) ramènes un riff, et Brenn commence à construire la rythmique et t'aide à organiser le titre... Est-ce que c'est encore le cas aujourd'hui ?
Brenn: Pour le nouvel album, Joe est arrivé avec des morceaux très avancés, de quoi enregistrer un album complet, d'après moi. Et j'ai ajouté la batterie. On a fait quelques unes de des chansons de cette façon.
Joe: S'il y a un truc sur lequel j'ai vraiment bossé et essayé d'organiser sur cet album, ça a été de collecter tous les morceaux, toutes les idées...
Brenn: Nous sommes tous les deux crédités sur chaque morceau, mais vous verrez que ce nouvel album va dépasser tous nos albums précédents. Joe a vraiment fait un putain de bon album.
JtR: Dans un album précédent (« All You Can Eat »), vous avez écrit, joué et enregistré « Ol' Fashioned » et d'autres chansons directement dans le studio. Vous aviez fait ça également sur votre album avec James Leg. Ça a été la même chose avec celui-ci aussi ?
Brenn: Je pense que 3 chansons étaient déjà prêtes avant qu'on aille en studio.
Joe: Tu sais, quand tu as un riff en tête, tu n'as pas encore forcément toute la chanson. Nous, on la développe lorsqu'on joue ensemble.
JtR: Je suppose que de nombreux titres renvoient à des événements qui ont eu lieu à Fort Wayne. Pour être franc et honnête, je ne capte pas tous les textes – en particulier lorsque Joe crie dans le micro.... Mais, d'où viennent vos textes ?
Joe: Habituellement, les paroles sont la dernière chose dont on se pré-occupe. Dans ma façon de jouer, je dois être capable de chanter et jouer en en même temps. Je travaille sur les paroles en fonction des riffs. De façon basique, je ne m'occupe pas de la rythmique des textes, j'essaye de trouver des mots, parfois je les inverse en fonction des riffs... La chose que je préfère est de saluer ou tirer mon chapeau aux amis, aux endroits/villes où on joue... La majorité des textes renvoie à notre expérience en tant que groupe... Ca peut avoir l'air très basique mais la meilleure chose est de rester proche de la réalité et de parler de ce que nous vivons en tant que groupe en tournée.
JtR: Le sujet de votre titre “Justifiy” est le racisme. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur ce titre?
Joe: Cette chanson a été écrite lorsque j'étais à l'université, et fait référence au lynchage de noirs dans les années 1930. C'était il y a à peine 70 ans... Les gens, dont des mères et des enfants, sortaient des maisons pour voir ça. Il faut s’imaginer environ 5000 personnes se rendant vers la ville, inondant les rues, pour assister à cet événement... Ils les pendaient, découpaient les corps et plaçaient des morceaux dans les vitrines des magasins locaux à la vue de tous. Il y avait probablement nos grand-parents dans cette foule. (Actuellement) c'est ridicule : certaines personnes pensent que j'en fais la promotion. Mais, « Justify » signifie que c'est ce qu'ils ont fait, ils ont voulu « justifier » leur comportement alors qu'en réalité ils traitaient les noirs comme des animaux.
JtR: C'est un sujet difficile aux USA...
Joe: Ouais, et certaines personnes ne prennent pas le problème dans le bon sens. Ils pensent que j'en fais la promotion, mais ce n'est pas le cas : j'essaye d'être sarcastique. C'est vraiment ridicule, tu ne devrais pas avoir à te justifier ainsi...
JtR: Vous avez joué tous les deux avec de nombreux musiciens. Vous avez d'ailleurs fait l'une de vos 1ère tournées aux USA avec Bob Log III. Vous avez dit avant (dans une précédente interview) que vous éties un peu nerveux...
Brenn: Oui, j'étais nerveux car Bob était mon héros depuis des années. Je me souviens de Bob à mon 1er show, c'était mon anniversaire : Bob est arrivé avec un gâteau d'anniversaire pour moi. Et il était sur le point de me le mettre en pleine figure. Il m'a dit plus tard que j'avais l'air tellement content et excité, qu'il n'a pas voulu me fendre le cœur. Par contre, c'était écrit : « Joyeux anniversaire pédale » (rires). Et après ça, on est devenu de très bons amis car j'écoutais ses Cds depuis si longtemps, j'étais genre « WoaaaaAAAAaaaaaah ».
Joe : Nous avions fait quelques tournées de notre côté avant celle-ci, mais c'était notre 1ère vraie grosse tournée. On était excité à l'idée de jouer devant son public. J'étais surtout nerveux en imaginant ce que Bob penserait de nous.
Brenn: Bob a été génial avec nous. On avait jamais vu quelqu'un qui aimait autant jammer (et partager la scène) auparavant...
Joe: Et c'était une grosse tournée : 43 shows en 45 jours.
Brenn: C'était intense. C'est aussi à la même période que nous sommes venus pour le Tractor Blues Festival en France.
JtR: Cette question n'a pas pour but de vous piéger, mais que pensez-vous du public européen ?
Joe: Ils sont incroyables.
Brenn: Ils dansent et s'éclatent, ce qui fait qu'on s'éclate en retour. On a l'habitude de faire de nos meilleurs shows par ici.
JtR: Donc vous n'êtes pas anxieux pour ce soir.
Joe: Non, pas à Paris. Que ce soit dans une petite ou grande ville, la taille du public ne compte pas vraiment ici. Les gens sont passionnés de musique ici en comparaison des USA.
JtR: Pensez-vous qu'il y a un besoin d'une musique aux racines profondes, comme vous la jouez, ici en France ?
Joe: Je n'ai pas de réponse pour cette question. Les gens d'ici savent beaucoup de choses sur la musique, qu'elle soit d'ici ou des USA. Je ne sais pas s'ils ont besoin de la nôtre, mais ils ont l'air de l'apprécier !
Brenn: Ici, vous avez plein de gens qui permettent le développement de la musique, des gens du Blues Rules ou de Nayati Dreams. Ils sont importants (pour nous)...
Joe: Nous avons beaucoup d'opportunités grâce à Vincent (Blues Rules) et Nicolas (Nayati Dreams).
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Pour les puristes :
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