24 janvier 2013

Les Disques De 2012 Dont On Ne Parlera Pas … Ou Juste Un Peu (Volume One)

Le disque dont on ne parlera pas parce qu'il nous rappelle qu'il n'est pas bon de vieillir. 

André William – Life


Véritable légende à Detroit, André Williams a longtemps été injustement sous-estimé. Compositeur et chanteur depuis les 50's, il a traversé les époques sans que le temps n'ait de prise sur lui, enfin à l'exception des 80's qui le virent sombrer dans quelques addictions aux opiacées...
Les années 90's lui ont même permis de remonter la pente et en 1998 il sort ce qui restera son chef d'œuvre, l'album Silky, envoyant un punk roots, aux paroles plus qu'explicites, avec l'appui de jeunes loups (dont Mick Collins des futurs Dirtbombs).
C'était il y a 14 ans... et l'âge a semble-t-il définitivement rattrapé André Williams qui vient de sortir un album léthargique dont on peine à croire qu'il soit l'œuvre de celui que l'on surnomme Mr Rythm...
Néanmoins, le bonhomme a conservé sa plume comme en l'atteste l'excellent « Blame It On Obama ».
(http://grooveshark.com/#!/album/Life/8423852)



Le disque dont on ne parlera pas parce qu'on n'y a rien compris.

Tame Impala – Lonerism.


Rarement on aura vu un tel engouement pour un album qui finalement nous laisse de marbre. Pourtant on attendait beaucoup de ce nouvel album de Tame Impala après l'excellent Innerspeaker. Le disque n'est pas mauvais, on en est bien conscient, mais donne dans une telle surenchère d'effets en tous genres que l'indigestion n'est jamais très loin. Avec une production ressemblant à du Air gonflé aux hormones, les compositions qui auraient pu et du nous enthousiasmer n'occasionnent qu'indifférence polie de notre part (quand ce n'est pas de sacrés maux de têtes quand on insiste).
Bon, disons le d'emblée, on manque sans doute de références pour apprécier la galette à sa juste valeur. Todd Rundgren nous rétorquerons les plus éclairés. Certes, mais jamais l'auteur de A Wizard A True Star n'a sonné aussi outrancier. Lonerism fait l'effet d'un mille-feuille. On adore ça le mille-feuille... sauf quand on doit s'arracher la mâchoire pour en avaler un morceau ...
(http://grooveshark.com/#!/album/Lonerism/8095276)



Le disque dont on ne parlera pas parce que ce disque est trop dangereux pour être écouté plusieurs fois d'affilée (étape nécessaire pour faire une bonne chronique).

Pop 1280 – The Horror


Ce disque, on aurait du le chroniquer car il est excellent... mais aussi particulièrement vénéneux. C'est simple, on déconseille son écoute le matin de bonne heure, en allant au boulot, dans un métro bondé, quand on a encore un peu la gueule dans le cul... à moins de vouloir s'en prendre physiquement à ses voisins d'infortune.
Faut dire que dans le genre nihiliste, ce The Horror, le bien nommé se pose là. Sorte de punk/cold wave du bayou, l'écoute du disque fait un bien fou en même temps qu'il vrille littéralement le cerveau.
Un disque dont on recommande l'achat mais aussi l'écoute à doses homéopathiques.
(http://grooveshark.com/#!/album/The+Horror/7431070)



Le disque dont on ne parlera pas car on a mieux à faire.

The Soft Pack – Strapped


« C'mon », « Answer To Yourself », « Pull Out » … autant de titres percutants qui ont fait du premier album des Soft Pack, un must have de la décennie écoulée. C'est peu dire que l'on guettait l'arrivée d'un nouvel album comme le lait sur le feu.
Las … le groupe semble n'être plus que l'ombre de ce qu'il fût. Le problème ne vient pas tant de la nouvelle direction musicale qu'ont semble-t-il voulu suivre nos californiens, que le piètre niveau des compositions ici proposées.
Si le début d'album fait vaguement illusion, un titre comme « Bobby Brown » interpelle : comment les Soft Pack ont-ils pu proposer un tel morceau ? Décrire ce titre serait déjà lui faire trop d'honneurs, une écoute suffira :

Inutile de dire qu'après ça, la suite de l'écoute s'assimile à de l'auto-flagellation.

Le disque dont on ne parlera pas car toutes les histoires, même les meilleures, ont une fin.

Datsuns – Death rattle Boogie


Ah, les Datsuns ! Soyons francs, on a adoré ce groupe parfois en dépit du bon sens. Entre hard rock bas du front et garage rock couillu, le groupe nous avait habitué depuis son premier (et meilleur) album a offrir son lot de morceaux réjouissants.
Jusqu'à ce Death Rattle Boogie, décevant au possible, sans une once de folie, hormis ces deux titres « Gods Are Bored » et « Gold Halo » qui renouent avec leur glorieux passé. Pour le reste, ça oscille entre le fade et l'incongru, comme ce délire vaguement jazzy « Wander The Night ».
Circulez, il y a plus rien à entendre.



Le disque dont on ne parlera pas parce que franchement il y a pas grand chose à en dire.

A Place To Bury Strangers - Worship


Il y a encore deux ans, on aurait eu le tensiomètre à son maximum en apprenant la sortie d'un disque des new-yorkais. La sortie de Onwards To The Wall avait singulièrement changé la donné et relégué le groupe dans la catégorie « j'écouterai avant d'acheter ».
Bien nous en a pris car Worship se distingue des deux premiers albums par son inutilité. Dans un registre où les groupes sont légion, jamais les APTBS n'en imposent. Au contraire, en mettant un peu plus la voix en avant, en renonçant à ce côté épique des compositions qui nous avait tant plût autrefois, les APTBS sortent un disque correct mais qui les placent comme une copie de leurs glorieux aînés, Jesus & Mary Chain et My Bloody Valentine en tête, là où leurs débuts les plaçaient largement au dessus de la mêlée.
(http://grooveshark.com/#!/album/Worship/7725236)



Le disque dont on ne parlera pas car d'autres l'ont très bien fait ailleurs.

Allah-Las – Allah-Las


Rarement un disque aura autant divisé au sein de RawPowerMag' (même le Tame Impala fait consensus). Nos collègues de Requiem Pour Un Twister ont particulièrement bien cerné ce qui fait débat. Rick y trouve son compte avec un disque au son nickel et aux sonorités surf chatoyantes et Frank s'emmerde gentiment en attendant désespérément que les morceaux décollent.
Une chose est sûre : on s'accorde tous à dire que le potentiel du groupe est patent. A suivre donc.



L'équipe RPM

4 commentaires:

  1. Bon papier ! ça me fait un peu mal de voir l'album de Pop1280 là-dedans (comme d'autres le Tame Impala j'imagine) mais le propos est plutôt élogieux donc...

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  2. Oui le propos sur pop1280 est bien élogieux. Le but était de faire des micro-chroniques pour des disques surlesquels on ne souhaitait ou ne pouvait s'étendre. Dans le cas de pop1280 c'est un super disque mais dont je préfère espacer les écoutes :) difficile dès lors d'en faire une chronique avisée :)

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  3. Bravo, très bonne idée ! Ce qui me fait marrer, c'est que par exemple, un torche cul comme Rock & folk attends qu'ils sortent leur album le moins bon pour en faire un papier (par le méritant V.Hanon)...
    Mais bon, au moins les Datsuns, eux, parlent de Soggy, pas comme le canard pré-cité...
    comme quoi...
    Très bonne idée, merci !!!

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    1. Je parlais des Datsuns, évidemment... Tu auras compris ;-)

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