“Mon intention profonde avec
"Waiting for the Sun", c’est une étude de l’interaction
typiquement californienne entre la lumière et l’obscurité, ou
entre le bien et le mal.” Ainsi s'exprime Barney Hoskyns au
sujet de son formidable ouvrage Waiting For The Sun. Sa
démarche ? Évoquer non un groupe ou un style mais embrasser
l'histoire musicale de Los Angeles tout en mettant en valeur ses
paradoxes que l'on étendra volontiers à l'ensemble de la
Californie.
La Californie, terre de contrastes où
se télescopent Sea Sex & Fun et Zodiac, Flower
Power et Hardcore, Russ Meyer et James Ellroy, hymnes pop et
paranoïa. Ce que le même Hoskyns, pas avare de bons mots, appelle
le "paradis perturbé". Le sous-titre de son ouvrage
résume cet état de fait : Stange Days, weird scenes and The
sound of Los Angeles.
Il faut bien dire qu'avec Brian Wilson,
Roky Erickson, Phil Spector ou Arthur Lee, la Californie ne manque
pas (et ne manquera jamais) de génies perturbés. Enfants de cette
ambivalence, dans une contrée qui semble avoir développé un goût
profond pour le clair/obscur (les amateurs de Tim Cohen ne me
contrediront pas) et rassemblé en un seul lieu l'ensemble des
facettes de l'âme humaine, les artistes californiens détonnent dans
le paysage musical.
Nul par ailleurs on aura eu une telle
continuité dans le temps, un tel foisonnement permanent qui se
traduit encore aujourd'hui avec l'émergence d'artistes comme les Oh
Sees, Ty Segall ou les Fresh & Onlys.
New York, Detroit, Texas, Londres,
Australie, beaucoup de villes ou régions ont pu concurrencer et même
surpasser à une époque Los Angeles et San Francisco. Aucunes
d'entres elle ne les égalent sur la durée. Point de vue subjectif ?
Oui, en partie.
Je ne saurais faire abstraction de
l'attrait qu'exerce sur moi la musique californienne. J'ai beau de
temps à autre m'écarter d'elle, il ne se passe pas une semaine sans
qu'un disque californien trouve sa place sur la platine. Et pourtant,
il m'a fallu de nombreuses années pour me rendre compte de son
importance. Longtemps, j'ai adulé des artistes, des courants même,
sans forcément faire le lien, la connexion.
Le choc fut la résultante de deux
événements : la découverte du Paisley Underground et ces deux
formidables compilations Rhino que sont Where The Action Is - Los
Angeles Nuggets (1965-1968) et Love Is The Song We Sing - San
Francisco Nuggets (1965-70). A partir de là j'ai commencé à
mesurer la place des groupes californiens dans ma discothèque,
décuplant mon intérêt pour les groupes West Coast, intérêt qui
trouve une forme d'aboutissement aujourd'hui avec le renouveau
actuel.
Non, la Californie n'a pas fini de me
subjuguer.
Conçu au départ comme un projet
minimaliste (le Paisley Underground), l'idée d'un dossier global
consacré à la Californie s'est peu à peu insinué dans mon esprit.
J'ignore si j'aurais le temps et l'énergie de le mener à bien mais
je ferais en sorte de partager avec vous un peu de mon amour pour la
musique californienne.
Frank
Accès au plan : http://rawpowermagazine.blogspot.fr/2012/08/dossier-californie-le-plan.html
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EPIQUE!
RépondreSupprimerJohn the Revelator
Hourra, et courage. On en bave partout d'avance.
RépondreSupprimerBéro
Wouaïs, ça c't'un sacré beau papier!
RépondreSupprimerOuhla ! Ca me rappelle de vieilles discussions..!
RépondreSupprimerSi RPM rappelle ses réservistes, je vais devoir reprendre la plume ! :)