9 juillet 2012

King Tuff - S/T (2012)

Parmi la palanquée de bons groupes et d'artistes venus des Etats-Unis ces dernières années, King Tuff fait partie de ceux que l'on a un peu honteusement découvert sur le tard. Derrière ce sobriquet, on retrouve Kyle Thomas que l'on a pu croiser derrière le projet folk, Feathers et dans Witch, side project de John Mascis (Dinosaur Jr).
Son premier album méritait sérieusement le détour : entre garage et réminiscences seventies, Was Dead était une agréable surprise. Sorti chez Colonel Records puis Burger Records en k7, on attend désespérément qu'une bonne âme le réédite en LP.
C'est donc avec une certaine joie et beaucoup d'impatience que l'on attendait la nouvelle livraison de Kyle Thomas, qui plus est chez une major, puisqu'il a signé (comme les Obits) chez Sub Pop. Surtout que le disque est produit par le non moins estimé en ses colonnes, Bobby Harlow (The Go, Conspiracy Of Owl).

Musicalement, le changement est, si ce n'est radical, du moins loin d'être anodin en comparaison de Was Dead. Le garage des débuts est assez loin, seules restent les effluves seventies, notamment glam. Pour le reste, le groupe semble naviguer dans les mêmes eaux que les californiens de Girls (même si le groupe possédait déjà sur son premier effort quelques saveurs indie pop plus ou moins marquées).
Le travail de Bobby Harlow sur ce disque est assez remarquable et contribue à éclaircir le son du groupe, un groupe qui donne ici la pleine mesure de son talent.

La face A s'ouvre ainsi sur une belle giclée de rock and roll, "Anthem", parfaite entrée en matière, qui, portée par un riff imparable, place le disque sous les meilleurs auspices. Le groupe enquille derrière trois merveilles d'indie pop qui, si elles marquent la proximité avec le combo de Christopher Owens et Chet "JR" White, conservent un côté enjoué, qui n'est pas pour rien dans l'impression d'écouter le disque parfait pour l'été ("Alone & Stoned", "Keep On Movin'" et le plus mélancolique "Unusual World" et son xylophone). Désireux d'en offrir pour tous les goûts, "Bad Thing" permet d'admirer la science du riff de Kyle Thomas et d'apprécier l'étendue de sa palette vocale qui ne se résume pas à un ton nasillard, et "Losers Wall" conclue en down tempo une première face en tout point remarquable.

La face B n'est pas en reste avec un "Stranger" boogie démentiel qui culbute T-Rex sur un riff "acdcien" avant d'envoyer un "Baby Just Break" addictif, le genre de morceau dont on fredonne encore les paroles une fois celui-ci achevé. "Stupid Superstar" et "Evergreen" voient le groupe revenir à l'indie pop avant le génial "Swamp Of Love" ballade classieuse au piano au fort parfum seventies (Mott The Hoople est jamais très loin...). "Hit & Run" conclue de manière enjoué un excellent disque.

On aurait pu avancer que ce disque était à n'en pas douter LE disque de l'été mais ce ne serait pas rendre justice à celui-ci. Certes, le disque ne manque pas d'atouts pour rythmer votre période estivale mais il dispose de suffisament de qualités pour surtout devenir un des disques de l'année.

Frank


Tracklisting :
Face A : 1. Anthem / 2. Alone & Stoned / 3. Keep On Movin’ / 4. Unusual World / 5. Bad Thing / 6. Loser’s Wall
Face B : 1. Stranger / 2. Baby Just Break / 3. Stupid Superstar / 4. Evergreen / 5. Swamp of Love / 6. Hit & Run


Vidéos :





1 commentaire:

  1. N'étant personnellement guère friand des dernières productions californiennes (trop de lo-fi)...Je dois avouer que cet album est franchement réussi.
    Pour le coup, la prod' est impeccable et les mélodies superbes avec, en tête, le hit imparable : "alone & stoned".

    A voir sur scène, assurément.

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