La musique électronique pourrait-elle devenir la musique classique du XXIème siècle ? J'entends déjà des cris d'orfraies mais l'utilisation de laptops pour créer des sons ne choque aujourd'hui plus personne et, s'il est bien un genre musical qui a évolué depuis les années 90, c'est lui.
Les parallèles entre ces deux mondes éloignés par les siècles ont très vite convaincu certains architectes électroniques de construire des ponts. Pourtant, c'est au contact du hip hop et du rock que la musique électro se développa pour gagner en public.
Mais la musique classique ? Balancer des boucles techno en samplant Beethoven ou Mozart ne présente aucun intérêt sauf à vouloir payer ses impôts via une pub de bagnole ou faire danser les beaufs avinés...Car marier avec élégance ces deux styles relève d'un véritable défi et c'est probablement ce qui poussa Vanessa Wagner, grande pianiste classique, à se produire en duo avec l'électronicien Murcof, barbu débonnaire œuvrant dans l'ambiant avec talent depuis son premier album, « Martes » (2002).
Il faut bien avouer que l'on ne sait trop à quoi s'attendre en s'installant dans son fauteuil dans la petite salle de la gaîté lyrique. Va t-on avoir droit à un concert soporifique avec le développement de thèmes classiques bercés de quelques touches d'électro ? Ou assistera t-on à des poussées électroniques croisant le fer avec un piano fusionnant avec l'atmosphère cosmique de Murcof ?
Un peu des deux mon capitaine. Car si les premiers morceaux m'ont semblé trop léthargiques, Murcof se contentant d'envoyer quelques sonorités dans l'air par à coups sans véritablement accompagner la talentueuse pianiste, il est peu de dire que la seconde partie du concert vit de jolies fulgurances sur certaines séquences. On toucha parfois du doigt le mariage réussi de ces deux univers musicaux, spectacle bicéphale absolument jubilatoire !
Ainsi, en l'espace d'un peu plus d'une heure, Vanessa Wagner et Murcof ont donc - en partie - réussi leur pari, invitant Debussy, John Cage, Erik Satie, Philip Glass ou encore Maurice Ravel à leur cérémonie élégiaque, bien à l'abri de la pluie fine tombant sur ce dimanche à Paris.
Une rencontre passionnante.
Rick.
Bouyour,
RépondreSupprimerEn fait en lisant ton article, j'ai essayé de retrouver un groupe dont j'avais bien apprécié leur album, qui combinait musique classique et éléctro et ça m'est revenu :
Something A la mode .
Quant à moi, jvais tâcher d'écouter un peu plus ce que tu suggères ^^.
'tantôt