Après un premier album aussi charmant qu'anecdotique (Artificial Clouds en 2009), le groupe a rectifié le tir et surtout opéré sa mue. Le résultat fut le très bon Seeking Love sorti l'an passé, condensé de rock and roll tonique et enthousiasmant avec ce soupçon de glam qui fait remuer les popotins.
Alors que l'on a toujours pas fini la rédaction de la chronique de Seeking Love (qui ne verra sans doute jamais le jour comme beaucoup trop de chroniques d'ailleurs), voilà que déboule dans toutes les bonnes crèmeries la suite de leurs aventures. Sorti sous un format 10" et avec une pochette parmi les plus laides de l'année écoulée (ça doit être de l'humour californien), la nouvelle livraison des californiens dévoile dix nouveaux titres dans la même veine que Seeking Love.
A la différence toutefois que le groupe semble presque plus "carré" que par le passé, plus mâture dirons nous, même si le terme ne semble pas vouloir dire grand chose appliqué au groupe qui apparaît aussi plus décomplexé que jamais dans sa façon d'aborder son glam-rock. Disons que les compositions de Cheap Perfume si elles partent sur les mêmes bases que celles de Seeking Love laissent entrevoir un potentiel encore plus affirmé que précédemment sans doute parce qu'en un an le groupe s'est étoffé, et est sans doute plus sûr de sa force. Du coup le groupe enfile les perles et offre une collection de morceaux comme beaucoup rêveraient d'écrire : le single "Don't Ever Change", "Cheap Perfume", le justement décomplexé "Back On The Road", "Television Girls", "Never Gonna Change" qui rappelle le temps où les Strokes savaient écrire des morceaux ou "Sweet Little Stranger" sont ainsi des réussites admirables sur un album qui ne contient aucune fausse note.
Ce qui nous amène au sujet qui fâche : pourquoi cette production, cotonneuse qui vient quelque peu obscurcir le tableau ? Il faudra quand même m'expliquer cette volonté permanente (quoique certains s'en écartent) de vouloir absolument sonner lo-fi quand ce n'est pas nécessaire. C'est ce qui empêche ce très bon disque d'être un véritable classique instantané et au groupe de porter haut l'étendard d'un glam rock retrouvé et décomplexé.
Bon au vue de la qualité des titres présents ici, ce Cheap Perfume reste néanmoins un achat indispensable pour tout amateur de rock qui se respecte.
Frank
Tracklisting :
Face A :
1- Dont Ever Change
2- Dirt Beach
3- Cheap Perfume
4. Back On The Road
5- Aint Worth Walkin Away
Face B :
1- Television Girls
2- Sweet Little Stranger
3- Now Or Never
4- Make Her Mine
5- Never Gonna Change
En écoute ici :
http://grooveshark.com/#/album/Cheap+Perfume/6825442
Vidéos :
"Il faudra quand même m'expliquer cette volonté permanente (quoique certains s'en écartent) de vouloir absolument sonner lo-fi quand ce n'est pas nécessaire"
RépondreSupprimer=> heu...pour être hype et plaire à une certaine intelligentsia ? ;)
Ben justement non parce que vu le style du groupe on est loin de l'archétype du groupe garage soucieux de sonner plus "authentique" en sonnant lo-fi.
RépondreSupprimerEn plus apparemment c'est vraiment un choix de Melton. Je trouve que ça colle pas. Bon maintenant la qualité des morceaux est telle que l'on peut passer outre ;-)
Tsss...tu t'es fait rouler dans la farine par ces p'tits malins du marketing ^^
RépondreSupprimerBof, écoute Mr Bof, tu te feras ton idée - et constateras que t'y es pas ;)
RépondreSupprimerEn fait la batterie est complètement sous-mixée, du coup la guitare occupe une place énorme - je trouve ça intéressant ceci dit, il s'en dégage un groove caractéristique.
C'était déja le cas sur Seeking Love, je comprends que le batteur se soit barré...
Amateur de "rock qui se respecte" ou "amateur de rock" qui se respecte? ;-)
RépondreSupprimerExcellent groupe au demeurant. L'esthétique lo-fi est un choix pleinement conscient et quasi militant, comme le signale la remarque "enregistré dans un studio de la 6e rue, la rue la plus défoncée et la plus mal famée de San Francisco"! J'étais à SF fin décembre, et je peux vous dire que c'est vrai!