Pour les puristes l'interview en anglais:
------------
RAWPOWERMAG' : D'abord, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
ALED CLIFFORD : Aled & Brennig Clifford . J'assure la guitare et le chant tandis que Brenning est à la batterie et aux percussions.
RAWPOWERMAG' : Henry's Funeral Shoe.....sérieusement, qu'est ce que ça veut dire ?
ALED CLIFFORD : C'est une longue histoire. C'est basé sur une comédie plutôt noire que j'essayais d'écrire à propos d'un type âgé de 80 ans nommé Tom. Tom et sa femme étaient mariés depuis la fin de leur adolescence, sans jamais se quitter. Pendant que Tom était à l'hôpital, sa femme a eu une liaison avec le postier. Quand Tom l'a découvert, ça lui a brisé le cœur. Il a tué sa femme et l'a enterrée dans le jardin. Il s'est rendu ensuite chez tous les amis de sa femme et a pris à chacun juste une chaussure de leur plus belle paire.
Quand on a découvert le cadavre de la femme de Tom, ses amis n'avaient plus le temps de racheter de nouvelles paires et ils se sont tous rendus à ses funérailles en portant une seule belle chaussure. Ainsi donc...Henrys Funeral Shoe.
RAWPOWERMAG' : Quels sont les groupes qui vous ont inspirés? Comment en êtes vous venus au blues?
ALED CLIFFORD : le blues est la musique la plus importante de ces 100 dernières années. On le retrouve dans le jazz, la pop, le rock n roll, ou le garage. On le trouve partout, et ça sonne toujours aussi bien. Il y a tant de groupes qui nous ont inspirés. Bren est un fanatique des Who. Pour moi, c'est le Peter Green de Fleetwood mac, Little Feat, The Band, CCR, The Allman Bros. Je suis venu au blues après avoir vu le film Crossroads. Tous mes potes voulaient jouer comme Stevie Vai mais le son de la guitare de Ry Cooder me donnait la chair de poule et c'est parti de là.
RAWPOWERMAG' : Est-ce dur de jouer avec son propre frère ? Bien sûr, par certains cotés ça peut être plus facile...mais n'avez-vous pas peur du syndrome Gallagher ?
ALED CLIFFORD : On a eu plus de moments Kinks que de moments Gallagher. Mais de tous les groupes dont j'ai fait parti, c'est dans celui-là que je me sens le mieux. On aime ça.
RAWPOWERMAG' : "Donkey Jacket" semble vous avoir donné l'opportunité de vous lâcher...Comment expliquez-vous l'évolution entre les deux LPs ?
ALED CLIFFORD : Etant deux, on nous compare toujours aux Black Keys ou aux White Stripes mais ça n'a jamais été notre intention d'être un duo. On voulait juste écrire des chansons et les enregistrer avec d'autres personnes. Pourtant, quand on a commencé à jouer, on s'est aperçu qu'on avait pas besoin d'eux et c'est pourquoi on est resté un duo. En plus, on a tous les deux fait partie de groupes avec d'autres personnes qui manquaient de motivation. On est tous les deux à 100% engagés dans le groupe. Donc, on voulait que cet album soit plus éclectique afin de montrer qu'on a rien à voir avec ces groupes, on est HFS. On a notre propre style et notre propre manière de faire les choses. Même si on écoute les mêmes choses que ces groupes, on ne sonne pas comme eux. "The Walking Crawl" repose sur une boucle de guitare avec un beat hip hop. "Anvil & Chains" est un hard boogie avec de la mandoline, et "Across the sky" avec son piano sonne quasiment comme une ballade. On ne pourrait pas sonner plus différemment. N'importe qui peut écouter notre album et nous reconnaître immédiatement. On a notre propre son. L'évolution a été naturelle et ne s'est pas faite au dépend de nos fans, ils l'ont complètement acceptée et on a maintenant un public plus large. On a fait le job.
RAWPOWERMAG' : Comment décririez-vous le mix de Jim Diamond ? Qu'apporte-t il à votre son ?
ALED CLIFFORD : Le mix de Jim a propulsé l'album à un autre niveau. Il l'a vraiment fait sonner comme un album et pas comme une suite de chansons. Il y a un vrai feeling . Et c'est puissant.
RAWPOWERMAG' : A propos des participations à "Donkey Jacket" ..Vous avez choisi John 'Ned' Edwards, bien connu pour son travail avec Van Morrison...comment en êtes vous arrivé à cette collaboration ? Et qu'en est-il de Pete Hurley, de Lone Star ?
ALED CLIFFORD : Ned m'a appris la guitare quand j'avais à peu près 15 ans. Il m'a fait découvrir des musiques fabuleuses et m'a montré tous les open tuning pour la guitare. Quand je m'assieds à coté de lui, je sais que je suis en présence d'un musicien extraordinaire. Il a joué de l'harmonica pour Bo Diddley aussi pendant un temps. Il a commencé comme chauffeur et a fini par jouer de l'harmonica. Je vais chez lui et il joue toute la nuit. Il joue du banjo, de la mandoline, du piano, du violon, de la batterie et magnifiquement de l'harmonica. Il a ce touché et ce feeling. Ce n'est jamais flashy, c'est juste parfait. L'écouter raconter ses histoires du temps où il jouait avec Dr John et Solomon Burke, c'est juste merveilleux. Je pourrais parler de lui et de ses histoires sans jamais m'arrêter.
Pete et Ned étaient ensemble dans un groupe nommé Red Hot Poker's qui a joué pour Greg Allman, & Jerry Lee Lewis, et qui a finalement joué avec Van Morrison pour quelques albums. C'était un choix évident. On aurait voulu plus de basse sur l'album mais c'était important qu'on garde notre véritable son.
RAWPOWERMAG' : Le présence de Justin Beynon des Broken Vinyle Club est assez surprenante...leur musique est assez différente de la votre. Comment en est-il venu à travailler avec vous?
ALED CLIFFORD : Je connais Justin depuis 10 ans. J'étais dans un groupe avec lui et le batteur Meirion de BVC pendant 6 ans. Scott, le chanteur, était dans un autre groupe et on faisait des concerts dans tout le pays en voyageant dans un seul grand van. C'était terrible. Avec Justin, on avait l'habitude d'écrire des chansons puis d'aller jouer chez lui en buvant du whiskey. "Across the sky" et "heart on fire" ont été composées il y a un bail. Elles avaient juste besoin d'être révélées en étant jouées par d'autres musiciens. J'aurais adoré ajouter des cordes à "Across the sky" mais on avait pas le budget.
RAWPOWERMAG' : D'ailleurs, tous ces invités sont gallois...Vous savez que les groupes d'Alive Records jouent souvent ensemble : Reverend James Leg avec Cut In The Hil Gang, Left Lane Cruiser ou Buffalo Killers...Pouvez-vous imaginer une collaboration avec l'un d'entre eux?
ALED CLIFFORD : On a fait des concerts avec James, c'est un gars bien. Vraiment un type sympa. Ce serait bien de bosser avec n'importe lequel de ces gars.
RAWPOWERMAG' : Quelle est la prochaine étape? Quels sont vos rêves pour Henry's Funeral Shoe ?
ALED CLIFFORD : On essaie désespérément de faire plus de festivals au Royaume-Uni. Le rêve c'est d'emmener le groupe le plus haut possible. Je pense qu'on a un super nouvel album et qu'on assure en concert. On aimerait avoir l'opportunité d'avancer encore.
RAWPOWERMAG' : Quelle est votre opinion sur le téléchargement de musique? Bon pour la gloire, mauvais pour les ventes ?
ALED CLIFFORD : C'est une super idée de copier de la musique et de la faire découvrir. Le problème est que c'est dans la nature humaine d'en vouloir toujours plus. C'est en train de tuer le truc. Il y a eu un sondage des 12-25 ans et la majorité d'entre eux pense que la musique devrait être gratuite. C'est très bien, mais comment faire de la musique à plein temps dans ces conditions ? On ne veut pas tous être millionnaires, mais c'est dur d'en faire à plein temps et d'arriver à en vivre. Aller sur la route c'est la seule solution qui reste, mais on ne peut pas rester sur la route tout le temps. On finirait par en crever.
RAWPOWERMAG' : Le vinyle est de retour : les ventes augmentent, on a dépassé le stade de la simple mode, non?
ALED CLIFFORD : C'est sûr. Tout est plus classe et sonne mieux sur ce format. On a des amis qui tiennent des magasins de disque en Hollande et en France, et le vinyle paye leur loyer.
D'ailleurs, au Pays de Galles, on a le plus vieux magasin de disque!
RAWPOWERMAG' : Merci d'avoir accepté cette interview. On espère vous voir très bientôt en France.
ALED CLIFFORD : Merci à vous de nous avoir contacté. Nous avons vraiment apprécié.
-------
Les Henry's Funeral Shoe sur RawPowerMag' :
- la chronique de Everything For Sale (2009)
- compte-rendu du concert à La Péniche (2010)
- la chronique de Donkey Jacket (2011)
Bien ouèj ! c'est leur première itw française non? en tout cas ça fait bien plaisir ;)
RépondreSupprimerMerci. Je sais pas si c'est leur première itw française mais on avait vraiment envie de la faire. C'est un groupe qu'on apprécie particulièrement.
RépondreSupprimerFrank
merki franky ! la v.o., c'est bien cool aussi :°)
RépondreSupprimerCool :)
RépondreSupprimerMerci pour cette interview très intéressante
RépondreSupprimer