Sur ce premier album éponyme composé de titres variés, Cronin y fait preuve d'un éclectisme symptomatique de ses évidentes influences. Ainsi, les compositions n'hésitent pas à faire le grand écart entre réminiscences sixties voire early-seventies (T-Rex) et envolées plus catchy hérités des nineties, et ce parfois au sein du même morceau !
Mais derrière cette rencontre improbable des genres, Mikal Cronin se révèle être un excellent songwriter capable justement de frapper fort et juste presque à chaque fois :"It's Alright" ouvre l'album par des choeurs hauts perchés que n'auraient pas renié les Beach Boys avant de laisser la place aux guitares noisy et de se terminer par un rythme frénétique sur lequel John Dwyer (Oh Sees) décidément toujours dans les bons coups en ce moment, vient plaquer un solo de flûte ! Suit "Apathy" sur lequel Cronin multiplie les breaks, brouille les cartes avant d'envoyer un saxo (tenu par nul autre que Cronin) qui prend temporairement des accents d'Hey Jude. "Green & Blue" avec la voix nimbé d'échos et noyé sous des couches de guitares, se pare très vite d'oripeaux orientaux offrant une coloration psychédélique bienvenue à l'ensemble."Get Along" au refrain imparable, surprend par sa spontanéité, et sa capacité à faire dodeliner de la tête l'auditeur, vous l'aurez compris, décidément à la fête. Un auditeur pas au bout de ses surprises puisque survient "Slow Down" faux-titre porté par un orgue de cathédrale et qui referme cette première face en tout point remarquable.
La face B n'est pas en reste et reprend même très fort avec "Gone" titre sans doute le plus garage et le plus proche de ce que pouvait proposer Ty Segall sur Lemons par exemple, la mélodie pop en sus tandis que
"Situation" et surtout "Hold On Me" montrent un Cronin lorgner avec autant de talent du côté des Sonny & The Sunsets, à savoir une pop délicate et racée.
Globalement d'ailleurs cette seconde face est plus pop et plus marquée par les sixties que la face A, à l'image de "Again and Again" somptueux morceau, single en puissance qui dans un monde idéal devrait valoir reconnaissance et royalties à son auteur.
Et c'est avec "The Way Things Go", avec ses faux airs de Beatles-like, que se conclue sur une note plus grandiloquente (quel clavier!), un premier album enthousiasmant qui se place immanquablement parmi les disques à acheter cette année.
Frank
(http://www.myspace.com/mikalcroninmusic)
Tracklisting :
1. Is It Alright
2. Apathy
3. Green & Blue
4. Get Along
5. Slow Down
6. Gone
7. Situation
8. Again & Again
9. Hold On Me
10. The Way Things Go
En écoute ici :
http://grooveshark.com/#/album/Mikal+Cronin/7021631
Vidéos :
Je partage ton enthousiasme!!!
RépondreSupprimerFais plaisir de voir que tu as repris les rênes de ton blog cher Mmarsup' !
RépondreSupprimerTu m'as donné envie de laisser une dernière chance à cet album qui dans l'ensemble ne m'a pas trop accroché, même si il y a de très bonnes choses...mais j'avais trop l'impression d'entendre du Ty Segall en un peu moins bon
RépondreSupprimerC'est marrant même si il y a des similitudes évidentes, Cronin a quand même un fonds sixties quasi absent des albums de Segall.
RépondreSupprimerAh oui et un élément important : la production plus proche de Goodbye Bread que des oeuvres précédentes du Ty. Ca fait à la fois plaisir de s'écarter du lo-fi et en sus cela embellit les compositions. Sur les albums de Ty on ne peut qu'imaginer le potentiel mélodique des compos, chez Cronin ça coule de source.