Zombie Zombie plays Carpenter (2010)

Etienne Jaumet (synthé chez Married Monk) et Cosmic Neuman (batteur chez Herman Düne), est un duo parigot. Si leur premier LP, A Land For Renegades (2008), ne m'a pas franchement convaincu, c'est loin d'être le cas du présent EP paru l'année dernière.

Sélectionnant 5 morceaux phares des films les plus connus de John Carpenter – le maître incontesté du film bis horrifique – nos deux français placent la barre très haut dans l'exercice de style impitoyable de la reprise. Ainsi, les thèmes abordés sont tirés de Escape From NY, Escape From LA, Halloween, The Thing et Assault On Precinct 13.

Chers amis, je pense que nous tomberons d'accord sur l'assertion suivante : les BO de John Carpenter sont des tueries. Des tueries jouées au Bontempi (!), certes, mais des tueries quand même. Plus de 30 ans après, les quelques notes d'Halloween restent glaçantes, que l'on ait ou pas les images défilant devant les yeux. Cette musique possède une aura, c'est indéniable. En revanche, force est de constater qu'à l'écoute d'un album en entier d'une seule traite, quelque soit le film, l'ennui gagne rapidement l'auditeur et l'envie de zapper titille l'index posé sur la télécommande.

Vous n'aurez pas ce problème à l'écoute des 5 titres de Zombie Zombie. Les reprises sont très proches des originaux (le respect est total) tout en développant un son incroyablement krautrock. Et on pense même à Pink Floyd par moment...(non, ne fuyez pas !).
La réussite est donc totale. Le synthé nous plonge sous hypnose, revitalisant les atmosphères délétères de Carpenter avec un talent fou. La brièveté de l'ensemble assure de multiples écoutes sans la moindre lassitude, et vous vous retrouverez au boulot devant l'ordinateur en train de chantonner l'air d'Assaut sans faire attention. Vous passerez pour un doux dingue mais, après tout, ces morceaux ne sont ni plus ni moins que des hymnes ayant bercé votre adolescence, non ? L'affectif est énorme pour ces plages musicales. Si tel n'est pas le cas, il est possible que vous passiez à côté de ce petit prodige réalisé par ce jeune duo made in France : ressusciter les années 80 sans tomber dans la kitscherie la plus ignoble.


Pour le coup, je suis impatient de voir la suite des travaux de Zombie, Zombie. La voie dans laquelle ils se sont engagés – déjà largement amorcée sur le 1er LP – mérite une attention toute particulière, tant les projets du même tonneau sombre le plus souvent dans le ridicule voire le pathétique.
Allez, j'y retourne.
Ta ta ta ta...ta ta ta ta...ta ta ta ta...(air d'Assaut)


Mr BOF.















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