Yuck, composé d'anciens Cajun Dance Party ephémère groupe anglais, est une incongruité musicale, à moins qu'une faille temporelle ne nous ait ramené en plein coeur des années quatre vingt dix. celles de Dinosaur Jr, Nirvana, Sebadoh ou Sonic Youth mais également Pavement et Teenage Fan Club (comme le souligne avec plein d'a propos Alex de Requiem Pour Un Twister) sur les pistes les plus calmes.
Ce disque est truffé de morceaux dédiés à celles et ceux qui regrettent ces années là. Néanmoins, et même si on aime beaucoup Pavement et Teenage Fan Club, les influences revendiquées par le groupe sont de celles qu'on a préféré oublié.
Désormais basé à New York, Yuck a un peu trop souvent les yeux braqués sur Seattle. Au point que au delà de leur efficacité on se sent pas vraiment concerné par ce disque qui synthétise une partie des défauts que le dernier Pains Of Being Pure At Heart avait plutôt bien évité.
Malgré l'enthousiasme dont font preuve, indéniablement, ses membres, tout cela ne ressemble finalement qu'à un énorme pastiche-hommage d'une scène qui ne brillait déjà pas forcément par sa subtilité.
Histoire d'offrir un disque pétaradant et clinquant les membres de Yuck ont oublié que les années 90's c'était aussi (et surtout) Posies, Pixies, Screaming Trees ou Red House Painters... pour se concentrer, du moins en partie, sur les guitares noisy et la surenchère de saturation. Pas un souci en soi, on a encensé ici même bien des albums répondant à ce credo (Moonhearts au hasard ?). Toutefois dans le cas de Yuck, cela ne confère pas véritablement de dimension épique aux compositions et certainement pas sur ce "Rubber" boursoufflé qui conclut l'album.
Pire, une piste comme "Get Away" qui aurait pu être un excellent morceau dans une veine très Posies est quelque peu gâché par la tonalité noisy, très Smashing Pumpkins. Bon cela reste un très bon morceau, un des meilleurs du disques avec l'excellente "Georgia" et "Shook Down" (très Paisley pour le coup !).
Pour le reste on a le droit à des morceaux noisy assez vain ("The Wall" ; "Holing Out" ; "Operation") et ce même si le groupe cherche sans arrêt à maintenir le potentiel mélodique de ses compositions. Et c'est ce qui sauve ce disque à nos yeux à défaut de nous enthousiasmer.
D'ailleurs c'est souvent quand il se décide à faire preuve de plus de subtilités et met de côtés les guitares noisy que le groupe est meilleur ("Shook Down" bien sûr mais aussi "Suicide Policeman")
Toutefois doit-on s'emballer pour ces morceaux certes honorables mais qui ne donnent pas non plus envie de se rouler par terre et qui occupe l'essentiel de la deuxième partie d'album (l'enchaînement "Suck"/"Stutter" ; "Sunday" ; "Rose Gives A Lilly") ?
Par ailleurs cette dichotomie entre la tonalité des morceaux donne finalement l'impression que le groupe se cherche quelque peu.
Reste donc un disque bancal sauvé par quelques pépites et de nombreuses promesses dont on attend encore la confirmation. Un disque qui ne mérite pas la hype qui l'entoure.
Nul doute que le fait que l'aspect nostalgie n'a pas d'effet sur nous a joué dans cette chronique un peu sévère.
Frank
(http://www.myspace.com/yuckband)
Tracklisting :
1."Get Away"
2."The Wall"
3."Shook Down"
4."Holing Out"
5."Suicide Policeman"
6."Georgia"
7."Suck"
8."Stutter"
9."Operation"
10."Sunday"
11."Rose Gives A Lilly"
12."Rubber"
En écoute sur deezer :
http://www.deezer.com/fr/#music/yuck/yuck-938473
Quelques vidéos :
amusant car on a finalement une position assez proche, à savoir que les morceaux plus calmes sont mieux que les énervés dont les mélodies tournent parfois à vide
RépondreSupprimerconcernant l'existence d'un buzz: possible mais moindre que le Smith Westerns ou pire les tout à fait surestimés Vaccines
c'est vrai que ce disque est bancal, mais je le trouve attachant et honnête, et georgia est une remarquable chanson pop, donc du coup je suis un peu plus souple sur le reste (je préfère un disque "inégal" avec de super moments qu'un disque moyennement bon sur toute la longueur)
enfin moi j'aime bien cet album, il est plutôt cool, je lui trouve du charme et j'ai envi de le défendre
ah et je préfère largement le Yuck au dernier EP des Fresh & Onlys qui est une GROSSE déception
RépondreSupprimeren fait s'ils avaient sorti un EP 5 ou 6 titres (avec notamment Georgia - excellente piste - Get Away et Shook Down) j'aurais peut être, sans doute même, crié au génie. Là non. Je vais d'ailleurs je pense acquérir les singles de ces morceaux d'ailleurs.
RépondreSupprimerTiens ça me fait un peu penser, dans un autre style, au premier album de Bloc Party : d'excellentes pistes et surtout beaucoup de remplissage.
Par contre j'adore toujours autant le Fresh & Onlys même si pour les raisons que j'évoque dans la review de Secret Walls je peux comprendre la déception.
Oui Alex, il est bien le F&O ;) J'ai été déçu moi aussi de l'absence de titres rock'n'roll mais les chansons sont bonnes.
RépondreSupprimerDisons que le timing n'était pas idéale, cet EP a pâti de la sortie des 2 Tim Cohen précédemment, qui sont dans la même veine. On aurait voulu un peu de rock'n'roll...
oui pour le Yuck je suis OK que finalement un EP aurait sûrement était mieux et qu'au final on a parfois un album bancal qui tourne à vide sur certains morceaux quand d'autres sont vraiment excellents
RépondreSupprimerpour les F&O je te rejoins aussi beat4less, le timing n'est pas bon, mais je trouve ça quand même super dommage de ne pas avoir caler deux morceaux plus nerveux sur les 5 car là je trouve que l'on s'approche un peu trop de la torpeur et que ça brise l'équilibre de l'ensemble, ça reste une déception par rapport à toutes les sorties précédentes même si je dois reconnaître que les chansons sont biens quand elles sont écoutées individuellement et hors contexte