En fait depuis 2008 et les sorties conjuguées de Rascalize et de The Age Of Understatement avec les Last Shadow Puppets, on avait pas eu grand chose à se mettre sous la dent. Et trois ans d'absence en musique c'est long, souvent trop long d'ailleurs quand on espère une reconnaissance artistique.
Car curieusement Miles Kane, même si tout le monde reconnaît son talent, ne fait pas vraiment l'unanimité. La faute à un album abrasif, difficile d'accès et convenons-en d'une qualité inférieure au trois premiers extraordinaires EPs des Rascals.
C'est donc avec beaucoup de curiosité que l'on s'est penché sur ce premier effort solo, Colour Of The Trap. Album sur lequel il a su s'entourer de guests solides, Alex Turner bien sur qui coécrit une bonne partie des compositions, Gruff Rhys (Super Furry Animals) et Sean Bonniwell sans compter une apparition de l'inénarrable Noel Gallagher (bref passage sur "Mr Fantasy").
Musicalement on retrouve les mêmes fascinations que sur ces disques et collaborations précédentes, le même attrait pour la pop sixxties mais aussi les grands songwriters comme Lee Hazlewood, Randy Newman ou encore le goût des orchestrations raffinées façon Burt Bacharach. Il y a de tout ça dans ce Colour Of The Trap.
Le début de disque est remarquable : "Come Closer", "Rearrange" qui sonne pour le coup très Last Shadow Puppets et "My Fantasy" sont trois pistes hauts de gamme.
A contrario le milieu du disque donne l'impression de pâtiner un peu, de ne pas retrouver le souffle des débuts. "Counting Down The Days", "Quicksand" et "Kingcrawler" (sur lequel on sent la fixette sur The Coral) ne sont pas de mauvaises pistes mais elles ne retiennent que très peu l'attention, ce qui donne l'impression d'un petit coup de mou quand même.
Le pire reste néanmoins "Inhaler" dans un registre où on ne l'attendait pas spécialement, avec ce côté épique qu'affectionne un peu trop de groupes anglais en ce moment, la piste avec son solo qui mène nulle part, son riff éculé et un Miles Kane qui braille des "Inhaler yeah yeah yeah" tient plus de la caricature que du travail d'orfèvre auquel nous a habitué Miles Kane.
Seul "Happenstance" en duo avec Clemence Poesy relève véritablement le niveau.
Heureusement on a droit à une fin d'album de meilleure qualité et surtout nettement plus inventive : "Take the Night From Me" et son intro déroutante à la mandoline se révèle une excellente piste ; "Telepathy" ; le biscornu "Better Left Invisible" ou encore le morceau-titre "Colour of the Trap" délicate ballade aux accents folk qui évite astucieusement le côté niais malgré le renfort de cordes.
Au final ce disque est une petite déception tant on attendait mieux de Miles Kane. Reste que cet album contient quelques très belles pistes, autant de preuves que Miles Kane est un grand songwriter. On attend de lui qu'il nous en fasse la démonstration sur la durée d'un album.
Avec ce disque Miles Kane ne s'improvise pas sauveur du rock anglais mais conserve son statut d'éternel espoir. C'est déjà pas si mal.
Frank
(http://www.myspace.com/mileskanemusic)
1."Come Closer"
2."Rearrange"
3."My Fantasy"
4."Counting Down the Days"
5."Happenstance"
6."Quicksand"
7."Inhaler"
8."Kingcrawler"
9."Take the Night From Me"
10."Telepathy"
11."Better Left Invisible"
12."Colour of the Trap"
En écoute sur deezer :
http://www.deezer.com/fr/#music/miles-kane/colour-of-the-trap-947433
Quelques vidéos :
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