The Strokes - Angles (2011)

Est-on en droit d'attendre quelque chose des Strokes en 2011 ? La question peut paraître étrange mais elle mérite d'être posée à l'heure où les critiques acerbes risquent de pleuvoir sur cet album médiocre qu'est Angles (1).
A vrai dire à moins d'être un fan hardcore du groupe et de vouer un culte à la bande à Casablancas, les amateurs de rock and roll doivent bien reconnaître que le niveau du groupe depuis l'arrivée tonitruante de l'excellent Is This It? s'est sévèrement amoindrie : un bon album, Room On Fire en et un autre bancal, First Impressions Of Earth et surtout des albums solos dans l'ensemble assez mauvais (à l'exception notable de Little Joy).

Alors c'est sûr s'il on écoute ce disque avec nostalgie on peut trouver un intérêt à quelques unes de ces pistes. En fait le temps, s'il on est gentil, de la moitié de"You’re So Right" et surtout "Taken For A Fool" où le groupe (encore que l'on peut se poser la question au vue des conditions d'enregistrement) semble enfin avoir encore quelque chose à dire.

Car s'il on fait fi de ces considérations pour se cantonner à l'essentiel c'est à dire la musique, pas grand chose à sauver de ce disque profondément insipide, nettement inférieur au potentiel affiché par le groupe en 2001 mais surtout nettement inférieur à ce que peut proposer la concurrence actuellement.

"Two Kind Of Happiness" et "Games" qui sonnent comme des clichés des années 80's (Duran Duran n'est pas loin), la scie "Machu Picchu" dont le gimmick devient vite insupportable ou pire "Life Is Simple In The Moonlight" caricature de ce que proposait le groupe par le passé...

Alors certains y verront un disque différent, la volonté d'évoluer comme sur ce "Under Cover Of Darkness" bancal à mi chemin entre passé et présent et qui n'est pas loin de réussir son pari : surprendre. Dans ce nouveau créneau qui est les leur, les Strokes proposent un honnête morceau.
Certes mais pour quel intérêt au final ? Sonner comme un ersatz des Klaxons ? Parce que c'est de cela qu'il s'agit, le groupe a opéré sa mue et troquer ses habits de héraut du rock pour un énième groupe de seconde zone de New Rave.
Ce qui est assez amusant c'est que le groupe semble vouloir négocier le même virage que les Dandy Warhols avec Welcome To The Monkey House pour sans doute le même objectif : masquer qu'en tant que groupe ils n'ont plus rien à dire.

Il y a tellement de bons groupes et de bons disques qui sortent en ce moment que s'attarder sur ce Angles est presque une injure fait à ces derniers.
Pourtant il était impossible de passer sous silence la sortie de ce disque. Ne serait-ce que parce que le groupe a vraiment compté pour nous et que l'on espérait (sans vraiment y croire), si ce n'est un résultat à la hauteur de leur réputation au moins un disque digne.
Clap de fin ?

Frank

Même la pochette (est-elle vraiment hideuse d'ailleurs?) de l'album ne fait que confirmer l'impression , où comment passer de la classe absolue (la pochette sensuelle de Is This It?) à une pochette pseudo arty bien révélatrice du contenu.

(1) A lire : la critique dithyrambique de Magic (EDIT)
(http://www.magicrpm.com/a-lire/tous/the-strokes/angles)

Tracklisting :
1. Machu Picchu
2. Under Cover of Darkness
3. Two Kinds of Happiness
4. You’re So Right
5. Taken For A Fool
6. Games
7. Call Me Back
8. Gratisfaction
9. Metabolism
10. Life Is Simple In The Moonlight

Deezer :
http://www.deezer.com/fr/#music/the-strokes/angles-924062

Quelques vidéos :
Les deux morceaux à sauver de l'album :


et le reste :