Ils ont sorti un premier album pas transcendant, Embrace en 2009 avant ce Fever sorti en juin.
On ne se serait pas penché sur ce second album sans une critique aussi dithyrambique qu'hilarante de Telerama qui voyait en Sleepy Sun "la plus convaincante des formations à assurer la relève psychédélique de San Francisco, éternel berceau du genre"... Telerama qui doit donc avoir quelque peu raté le coche vu la palanquée de bons groupes psychédéliques issus de Californie (Ty Segall, Thee Oh Sees ou Fresh & Onlys au hasard ?).
Quoiqu'il en soit derrière cette sentence définitive on a cherché à comprendre. En vain.
Ambiances tantôt lourdes tantôt folk, guitares ciselées, envolées psychédéliques, double chant masculin et féminin telle est la recette du groupe. Certains lecteurs doivent à ce moment là froncer les sourcils. Et bien, oui le groupe fait plus que faire penser aux canadiens de Black Mountain. Il y a tellement de similitudes entre les deux groupes que l'on pourrait presque parler à ce niveau de plagiat. Mais dans ce cas cela serait faire injure à la bande à Stephen McBean qui a nettement plus de talent et surtout beaucoup plus d'originalité.
L'introductif "Marina" est à ce titre assez éloquent : la piste commence sur un mur de guitare avant que le tempo se ralentisse permettant aux deux très belles voix de Constantino et Fannan d'entrer en scène. Mais là où Black Mountain aurait fait décoller le morceau par un riff de guitare et une partie de clavier dont la bande à le secret, Sleepy Sun propose... des percussions qui donne une coloration très Vampire Weekend au titre qui vient en casser la dynamique avant de retrouver des couleurs heavy sur la fin.
Et ce constat on le retrouve à plusieurs reprises sur le disque : le groupe a du mal à varier ses morceaux et recourt pour se faire à des effets de manche plus ou moins ratés pour relever l'intérêt ("Desert God" avec sa partie d'harmonica incongrue au milieu du morceau ou "Freedom Line") ou alors tourne en rond en offrant des pistes beaucoup trop longues ("Wild Machines")
Sur les pistes plus folk ou planantes (à l'exception de "Rigamaroo") ce manque d'originalité se fait encore plus cruellement sentir : "Ooh Boy", l'inutile "Acid Love", "Open Eyes" sur lequel la chanteuse de Black Mountain (tiens tiens) vient pousser la chansonnette ont toutes un goût de déjà entendu.
L'album s'achève sur "Sandstorm Woman" vaste jam de dix minutes qui cristallise tous les défauts évoqués plus haut et apparaît pour tout dire un peu vain.
Ce disque souffre de la comparaison avec ceux des Black Mountain (à tel point même qu'on en finit par relativiser la qualité de Wilderness Heart). On finit par s'ennuyer ferme à l'écoute de ce Fever trop prévisible.
Frank
(http://www.myspace.com/sleepysun)
Tracklisting :
* 1. Marina
* 2. Rigamaroo
* 3. Wild Machines
* 4. Ooh Boy
* 5. Acid Love
* 6. Desert God
* 7. Open Eyes
* 8. Freedom Line
* 9. Sandstorm Woman
Quelques vidéos :
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