Pas bégueule, la belle fait monter quelques mecs sur scène qui rentrent immédiatement dans le jeu. Parmi eux se trouvaient des amateurs de breakdance...Et c'est avec un plaisir non dissimulé que Sharon Jones leur laissa une chanson en entier pour improviser des mouvements acrobatiques sous l'assaut funky des Dap-Kings. Ce qui aurait put tourner à la farce se révéla finalement une excellente initiative grâce au talent et à la joie communicative de cette poignée de danseurs imprévus, estomaqués par leur chance inespérée.
Le concert fut résolument tourné vers la dernière production, I Learned The Hard Way, dont je suis le moins fan parmi les trois disques distribués par le label Daptone Records. A ce titre, j'ai d'ailleurs pu constater que les morceaux de cet album étaient bien meilleurs sur scène, plus nerveux et surtout moins lisses, chose qui m'empêche d'adhérer totalement à la dernière livraison de Miss Jones.
De très bonne facture, ce concert à la Cigale manquait pourtant d'un ingrédient essentiel : le plaisir partagé des artistes sur scène. On aura ainsi noté qu'il s'agissait bien de Sharon Jone ET des Dap-Kings. Si la belle fut en transe du début à la fin du show, on ne peut pas en dire autant de son backing band. Certes, l'attitude des trois cuivres traduisait de bonnes vibrations...En revanche, les deux guitaristes, la bassiste et les deux batteurs furent pour le moins éteints, tirant une tronche de six pieds de long...Le genre de chose qui me coupe un peu les pattes personnellement. A la fin du concert, la chanteuse invite un par un les membres des Dap-Kings à balancer un petit solo sous le tonnerre d'applaudissement d'un public ivre de joie : ce fut juste pitoyable. Trois gratouilles sur la guitare. Deux coups de cymbales. Une mauvaise volonté qui m'a semblé flagrante et inopportune.
Pour appuyer mon propos, j'ajoute que lors du rappel, les Dap-Kings, livrés à eux-mêmes le temps d'une chanson avec un saxophoniste positionné en leader au centre de la scène, se sont mis à se sourire et à prendre un plaisir évident pendant quelques minutes !
Mais il est possible que d'autres spectateurs aient ressenti autre chose quant à cette alchimie pour le moins déstabilisante entre Sharon Jones et ses Dap-Kings...
Allez, ne faisons pas la fine bouche, ce concert restera un grand moment d'amour de la soul et du funk en cette année 2010.
Amis lecteurs, si cette ancienne gardienne de prison passe par chez vous, lâchez les yeux fermés quelques billets de banque...Vous ne le regretterez pas.
Mr BOF
Ahah, la diva a du leur casser les bollocks avant de monter sur scène...
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