Ne visant pas à l'exhaustivité on se cantonnera d'évoquer ces trois albums ce qui en soit n'est déjà pas si mal.
Sorti en 2008 sur Castle Face Records (de John Dwyer des Thee Oh Sees), ce premier disque permet de se familiariser avec l'univers si particulier de Ty Segall. Production résolument lo-fi, la formule de Ty Segall peut apparaître simpliste. Simpliste car on parle de quelques accords de guitare, d'une batterie minimaliste, et l'absence de toute autre forme d'orchestration.
Même la voix est mixé en retrait. Pourtant malgré cette démarche anti-commerciale par essence, Ty Segall arrive à pondre de petites pépites garage-rock au charme vénéneux. Mieux le côté monolithique de l'ensemble permet aux mélodies de s'incruster durablement et comme les pistes durent généralement deux minutes grand maximum, pas le temps de trouver la formule ennuyante ! "Go Home" et sa voix enrobé de reverb', le très Cramps "Pretty Baby (You're So Ugly)", "The Drag" et "Oh Mary" qui sonnent comme du Black Lips, le génialement foutraque "You Should Never Have Opened That Door" (reprise des Ramones) et la ballade déglinguée "An Ill Jest" sont autant de pistes indispensables, à condition et elle est de taille de passer le cap de la production.
Tracklisting : 01-Go Home / 02-Pretty Baby (You're So Ugly) / 03-The Drag / 04-Watching You / 05-Oh Mary / 06-Untitled / 07-Don't Do It / 08-You're Not Me / 09-Dating / 10-You Should Never Have Opened That / 11- So Alone / 12-An Ill Jest
Sorti quelques mois plus tard, Lemons ne doit pas vraiment être considérer comme le complément du premier disque mais bien comme un véritable album. En effet si les deux disques se ressemblent tant sur le fond que sur la forme, Lemons marque une évolution dans le style de Ty Segall, toujours débridé, mais moins aggressif. Ty Segall propose douze nouveaux morceaux, sortant cette fois ci son disque sur Goner Records le label d'Eric Friedl ex-Oblivians...
Et il est vrai que Ty Segall partage effectivement beaucoup de points communs avec le groupe de Memphis notamment les mélodies alambiquées et une production "maison" (d'ailleurs ce Lemons sonne un peu comme Popular Favourites, "Like You" en fin d'album aurait pu être écrit par les Oblivians). Moins nihiliste les compositions de Lemons enchantent : "It#1", la merveille pop "Lovely One", "Can't Talk" bâti sur un riff répétitif, "Cents", "Rusted Dust" qui évoque...Nirvana (!), "Die Tonight" ou la reprise de "Drop Out Boogie" de Captain Beefheart (sur Safe As Milk).
Avec ce disque Ty Segall enfonce le clou et s'affirme comme un artiste hors-norme
Tracklisting : 01- It #1 / 02-Standing at the station / 03-In your car / 04-Lovely One / 05-Can’t talk / 06-Cents / 07-Untitled #2 / 08-Rusted Dust / 09-Die Tonight / 10-Johnny / 11-Dropout Boogie / 12-Like You
Au vue de la qualité de ses deux premiers disques ont attendait Ty Segall au tournant, craignant quelque peu que son hyperactivité n'engendre un certain tarissement en terme de qualité.
Et bien il n'en est rien, le bonhomme enfilant les morceaux garage pop comme d'autres enfilent les perles.
Toujours aussi peu tenté par les sirènes du commercial, Ty Segall offre onze nouveaux titres que l'on est pas près d'entendre de sitôt sur les ondes radio...
Ainsi "Finger" qui ouvre le disque commence de façon buccolique, comme du Syd Barrett, avant de laisser la place à une rythmique et des guitares noisy, "Caesar" ballade folk aux changements de rythmes impromptus, se terminant dans un joyeux désordre et notamment quelques accords dissonants de flûtes !
Ty Segall ne fera décidement jamais les choses comme les autres et ce pour notre plus grand bonheur, s'amusant à brouiller les pistes et toujours avec talent : "Sad Fuzz", "Melted" à la rythmique pesante, "Imaginary Person", "My Sunshine", ou le définitif "Alone"...
Petite évolution notable : pour la première fois Ty Segall ose atteindre voire dépasser les trois minutes !
Tracklisting : 01-Finger / 02-Caesar / 03-Girlfriend / 04-Sad Fuzz / 05-Melted / 06-Mike D’s coke / 07-Imaginary Person / 08-My sunshine / 09-Bees / 10-Mrs. / 11-Alone
Avec ces trois disques, Ty Segall s'impose comme un des artistes les plus enthousiasmants qu'il nous a été donné de suivre, et confirme tout le bien que l'on pense de la scène de San Francisco.
Frank
(http://www.myspace.com/tysegall)
Quelques vidéos :
issues de Ty Segall :
Issues de Lemons :
Issues de Melted :
Il sera bientôt en Europe : http://www.lastfm.fr/music/Ty+Segall/+events
RépondreSupprimerBien l'intention de ne pas rater ça!!!
Oui j'ai pris ma place pour le concert du 18/11 au Point Ephémère à Paris.
RépondreSupprimerArgh! Je pensais qu'il ne venait pas en Belgique...mais il vient quand même et dans le trou du cul de la Flandre, où les trains ne circulent plus après 20h...Super. Vous me raconterez hein!
RépondreSupprimerJe le découvre un peu sur le tard, mais très très bon, effectivement :) tout comme cet article!!
RépondreSupprimerMerci. Tu as écouté Goodbye Bread le dernier (chronique dans l'index) ? Il est assez étonnant. Prochain échéance : un album commun avec White Fence en avril.
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