Le film est culte. Réalisé par un Dennis Hopper camé jusqu'à l'os, à moitié fou. Cet halluciné hallucinant s'enferma des mois avec les bandes pour le montage. Sans aucune expérience en la matière (rires). On profita de son éloignement pour trafiquer ça à la va vite. On ne sait même pas qui a réellement monté ce film. N'empêche qu'il est désormais classé au patrimoine américain (sic).
Car ce fut un OVNI d'1h30 en cette fin des sixties. Parfaitement. Un film qui, tel Dennis juste avant de se prendre une balle en pleine poire, tendit son majeur à la société bien pensante. Une société qui vous tabasse pour vos cheveux longs, signe de freedom. Le métrage nous parle de LA liberté, la vraie, pas celle de pouvoir choisir la couleur de son papier peint. Non. La liberté de vivre au jour le jour, communier avec la nature. Un retour à l'essentiel. Sans les fioritures d'un monde basé sur l'opposition entre les hommes. Utopie ? Peut-être...Peut-être pas.
Toujours est-il que les deux compères, après une vente de came fructueuse, restent omnibulés par le pognon qu'ils auront à dépenser une fois le road trip terminé. Un road trip qui les emmène aux confins des genres : le monde des hippies, des rednecks frustrés, des policiers dépassés, les tourments d'une société en pleine mutation sous l'effet de sa jeunesse qu'ont dit déliquescente.
On nage en plein flower power, les amis. Juste avant la...déconfiture. Pour rester poli.
Peter Fonda le dit à la fin. Près du feu, les yeux dans le vague. Il assène à un Dennis aussi avide que défoncé : « we blew it ». C'est ça. Vous avez tout foiré les mecs. En beauté. Vous êtes passés à côté de la liberté qu'on vous tendait sur la route. Vous avez tout lâché pour suivre le chemin du vice et du claquage de tunes.
Et c'est là qu'intervient le parallèle avec le « Nouvel Hollywood ». Un système censé renverser l'hégémonie des studios fin des 60's. Avec des mecs plein d'espoir, d'intransigeance et de convictions : Coppola, Lucas, Scorcese, Friedkin, Bogdanovich, etc...Des réalisateurs qui se sont perdus en chemin. Comme Captain America et Billy. Le succès, l'argent, les drogues...Le beau rêve d'une génération désireuse de bousculer les mentalités n'a fait que renforcer le cauchemar ambiant. Il suffit de jeter un œil sur les dernières usines à fric, pardon, « films » hollywoodiens.
Et la musique dans tout ça, me direz-vous ? Mmmm...Born to be wild, quoi ! What else ? Et bien vous avez du Hendrix, les Electric Prunes, les Byrds...La grande classe des sixties, donc.
Une petite bombe que cette compilation de 10 titres pour vous rappeler l'odeur du bitume incandescent, le cuir qui colle aux cuisses sous le cagnard, le vent qui fouette la peau et la tête renversée en arrière par un rire de dément.
Putain de film.
Putain d'époque.
Mr BOF.
Tracklisting :
1. The Pusher - Steppenwolf
2. Born to Be Wild - Steppenwolf
3. The Weight - Smith
4. Wasn't Born to Follow - The Byrds
5. If You Want to Be a Bird (Bird Song) - The Holy Modal Rounders
6. Don't Bogart Me - Fraternity of Man
7. If 6 Was 9 - The Jimi Hendrix Experience
8. Kyrie Eleison/Mardi Gras (When the Saints) - The Electric Prunes
9. It's Alright, Ma (I'm Only Bleeding) - Roger McGuinn
10. Ballad of Easy Rider - Roger McGuinn
Quelques vidéos (certaines ne peuvent être intégrées mais consultables directement sur youtube) :
http://www.youtube.com/watch?v=qLkmbLoaORU
http://www.youtube.com/watch?v=gWhgLjim6Rc
http://www.youtube.com/watch?v=jMqVrUSz62o
http://www.youtube.com/watch?v=xylaFXwoQS8
Effectivement, il y a quasiment toutes les vidéos sur youtube...
RépondreSupprimerJ'avais vu le film y a ...oh allez...une dizaine d'année. J'avais pas trop accroché. Trop jeune.
C'est beau de mûrir...(juste de mûrir)
C'est clair !
RépondreSupprimerSinon la BO a été rééditée en 2004 avec un second cd remplis de classiques sixties : The Seeds,
The Electric Prunes, Blues Magoos, Eric Burdon & The Animals, Jefferson Airplane, The Who, Procol Harum, The Young Rascals, Richie Havens, The Band, The Byrds, The Chamber Brothers,
Joe Cocker, Blue Cheer, The Moody Blues, Sir Douglas Quintet, The Youngbloods, The Flying Burrito Brothers, Thunderclap Newman... Excusez du peu... Mais bon l'essentiel reste cette BO réduite à ses dix titres légendaires !
Frank
Quant à Dennis Hopper qui apparaît dans ce pamphlet de l'amérique conservatrice il est pourtant engagé politiquement au côté des Républicains, soutenant Reagan et les deux Bush... Ce qui ne l'empêche pas d'être notamment à l'affiche de l'excellent Land Of The Dead de George Romero, autre pamphlet... Curieux personnage.
RépondreSupprimertu parles au présent...
RépondreSupprimerMais Dennis est bel et bien six pieds sous terre.
RIP
Oui c'est vrai RIP
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