Là où d'autres auraient capitalisé sur leur succès et/où profitez des excès de la vie de stars qui leur tendait les bras, les braves musiciens d'Arcade Fire ont fait preuve d'une rare discrétion et humilité. Avec l'argent acquis par les ventes de Funeral, le groupe a construit son propre studio dans une ancienne église et mettra finalement trois ans pour sortir un nouvel album (Neon Bible, 2007).
Ce nouvel opus, beaucoup plus sombre que Funeral rencontra un succès plus grand que le premier même si artistiquement on est loin du compte, l'album laissant l'auditeur sur sa faim même si on note la présence de pistes de grande qualité.
Et puis plus rien si ce n'est la sortie d'un dvd retraçant l'enregistrement de Neon Bible.
C'est donc avec une certaine curiosité que l'on attendait la sortie de The Suburbs.
On est un peu surpris de la direction du groupe : exit les compositions alambiquées de Funeral, ces compositions à tiroir fourmillant d'idées, exit aussi le grain de folie qui caractérisait si bien le groupe (sur disque comme sur scène).
Alors pas d'inquiétudes on y retrouve ce goût certain pour les orchestrations raffinées, les voix si particulières de Butler et Chassagne. Le groupe avait annoncé un album moins caricatural et il a tenu promesse. Car, soyons honnête, à force d'user les pistes de Funeral on avait fini par se lasser quelque peu. Pourtant ce qui ressort à l'écoute du disque, et ce n'est pas le moins paradoxal, c'est que l'on se met à regretter le temps de Funeral et même de Neon Bible (malgré un côté très springsteenien - si si - sur "City With No Children" pas désagréable)
Pourtant les compositions de The Suburbs sont très bonnes, prises individuellement on ne peut que reconnaître le talent du groupe, c'est sec, magnifiquement enregistré et d'un grand sens mélodique "The Suburbs", "Modern Man", "Wasted Hours").
Alors d'où vient le problème ? Et bien tout simplement on ne se sent à aucun moment transporté par les morceaux de The Suburbs.
Pire parfois on peine à se sentir concerné, le disque tourne à vide sur la platine, on a du mal à rester concentré et on finit par l'écouter de façon distraite avec un mélange de déception et d'indifférence (la suite "Half Light" I et II laisse de marbre). Surtout que bien souvent les pistes commencent très bien, on attend donc l'explosion, le moment où le morceau va basculer... en vain ("Rococo"). Pas de "Rebellion", "No Cars Go", "Neighbourhood 1" ou de "Power Out" (la comparaison avec "Empty Room" est éloquente) sur The Suburbs.
Dommage.
Frank
(http://www.myspace.com/arcadefireofficial)
Tracklisting :
1. The Suburbs
2. Ready To Start
3. Modern Man
4. Rococo
5. Empty Room
6. City With No Children
7. Half Light I
8. Half Light II (No Celebration)
9. Suburban War
10. Month of May
11. Wasted Hours
12. Deep Blue
13. We Used to Wait
14. Sprawl I (Flatland)
15. Sprawl II (Mountains Beyond Mountains)
16. The Suburbs (Continued)
PS : Pitchfork (qui lui met la note de 8.6/10) précise "There's also the possibility that The Suburbs can be seen as a lesser Arcade Fire album if you mostly value rock music for its escapism"...
Cela est sans doiute un début d'explication mais il nous semble justement que la musique d'Arcade Fire caractérisait un besoin d'évasion...
Quelques vidéos :
Ouaip.
RépondreSupprimerJe trouve pas ça terrible non plus même si la première chanson m'a fait de l'effet. L'album m'a vite fatigué en fait.
Dommage...j'aime beaucoup la pochette.
Je pense que ça aurait pu être leur meilleur album mais il y a définitivement trop de titres (16 au total). J'ai l'impression qu'ils ont mis aussi leurs faces b dans cet album. Donc je dirais également dommage.
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