30 mai 2010

Albert King - I'll Play The Blues For You (1972)

Avant d'évoquer ce disque, une précision s'impose : Albert King est sans doute l'un des plus grands (si ce n'est le plus grand) guitariste de blues. The Velvet Bulldozer (l'un de ses surnoms, le gaillard pesait près de 120 kgs...), guitariste gaucher et tenant d'un blues électrique, a souvent été associé au Chicago Blues. A tort car même si ses débuts sont typiques du son de Chicago notamment dans les années soixante, le style d'Albert King n'a vraiment rien à voir avec ses contemporains. D'ailleurs les meilleurs disques d'Albert King auront été enregistré dans les années soixante dix, lorsqu'il incorpore à son blues des éléments propre au funk. Le fait qu'il soit entouré par des membres des Bar-Kays et de The Movement ainsi que des Memphis Horns, célèbre section de cuivres qui illuminent les disques Stax de l'époque, n'y est pas étranger.
De cette époque, ce I'll Play The Blues For You est un pur chef d'oeuvre malheureusement souvent oublié, sur lequel il faut également souligné le travail d'Allen Jones (producteur et manager des Bar-Kays) et Henry Bush qui dressent un véritable Wall Of Sound sur cet album.
Le style décontracté d'Albert King, sa voix lente et langoureuse, s'accorde à merveille avec le son résolument funky de ce disque.
Les sept minutes d' "I'll Play The Blues For You" s'égrènent sans que jamais ne retombent la pression. Ce morceau d'anthologie permet de comprendre pourquoi Albert King était vénéré par tous : Buddy Guy, Johnny Winter, Clapton, Rory Gallagher, Stevie Ray Vaughan...

Avec une aisance rare, Albert King peut se permettre d'intégrer des éléments de reggae sur "Little Brother (Make A Way)" ou de laisser la part belle aux cuivres, réussissant la fusion parfaite. Car ce disque bien que très orienté funk (le somptueux "I'll Be Doggone" dynamitant le standard de Smokey Robinson), reste un magistral album de blues. Des pistes comme "Breaking Up Somebody's Home", "High Cost Of Loving" sont des classiques instantanés. D'ailleurs il n'y a rien a à jeter sur ce disque relativement court, seulement 8 pistes. Seulement, car on aurait aimé prolonger ces moments magiques que nous fait vivre Albert King et son backing band.
I'll Play The Blues For You est un album à redécouvrir d'urgence pour tous les amoureux de blues et de musique noire en général.

Albert King nous a quitté en 1992 depuis plus rien n'est vraiment pareil...

Frank

L'album en écoute sur deezer :
http://www.deezer.com/fr/#music/albert-king/i-ll-play-the-blues-for-you-118582

Tracklisting :
1. "I'll Play The Blues for You, Pts. 1-2" (Jerry Beach) – 7:20
2. "Little Brother (Make a Way)" (Henry Bush, J. Jones, Clifton William Smith) – 2:49
3. "Breaking up Somebody's Home" (Timothy Jackson, Raymond Matthews) – 7:19
4. "High Cost of Loving" (Hamlett, Jones) – 2:56
5. "I'll Be Doggone" (Johnny Moore, Smokey Robinson, Marvin Tarplin) – 5:41
6. "Answer to the Laundromat Blues" (Albert King) – 4:37
7. "Don't Burn Down the Bridge ('Cause You Might Wanna Come Back Across)" (J. Jones, Wells) – 5:07
8. "Angel of Mercy" (Homer Banks, Raymond Jackson) – 4:20

Quelques vidéos de ce grand monsieur du blues :


3 commentaires:

  1. Après Funkadelic, albert King! Décidément, cette section Black Power commence bien! J'adore le "In Session with Stevie Ray Vaughan", avec entre les chansons quelques échanges entre les 2 maîtres, et Albert King qui encourage son poulain "allez, vas-y, joue le à la Hendrix!"! Je préfère nettement albert King à BB King, qui a un jeu plus pèpère, plus tranquille. Albert King ça envoie, ça dépote!

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  2. Tout à fait, le "in session with SRV" est un petit bijou de blues bien troussé. C'est un disque avec le label "diapason d'or" d'ailleurs.

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  3. L'album de référence d'Albert King!!! Rien à jeter dans celui-ci. Que du groove et un bonheur d'orchestration. Chef d'oeuvre RIEN DE MOINS

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