Birds Are Alive - Plucked & Fucked Up (2010)

Si on vous dit punk blues il y a fort à parier que nombre de lecteurs me citeront un groupe de chez Alive Records ou de chez Fat Possum. Si on ajoute one-man band, quelques rares noms fuseront. Si on termine par nantais, on risque d'entendre les mouches voler... Et pourtant, derrière Birds Are Alive se cache un one-man band nantais que l'on regrette de ne pas avoir écouté plus tôt.
Découvert via myspace, Birds Are Alive est signé sur l'excellent label Kizmiaz Records qui semble s'être fait une spécialité du genre.
Après un split 7" partagé avec King Automatic et une apparition sur One Foot In The Grave (compilation du label Kizmiaz Records on y revient bientôt...), ce Plucked & Fucked Up est donc son premier album. Et c'est une claque.
Un peu comme la première fois où on a écouté les Black Diamond Heavies, carrément. Bon d'accord on exagère un peu. Mais quand même, comment ne pas s'enthousiasmer à l'écoute des quinze pistes de l'album ? Oui quinze pistes car en plus le gaillard n'est pas avare.
Le danger avec les one-man band c'est que la prise de risque est maximale, le gus devant jouer de tous les instruments, chanter, maintenir un niveau suffisant d'intérêt notamment en variant les ambiances et si possible assurer le show. Pas simple. Dans le cas de Birds Are Alive c'est pari gagné. Tout simplement parce qu'il a le blues dans la peau, ce blues rugueux et sale qu'on aime tant (quoiqu'on adore aussi le jeu délicat de Mississippi John Hurt...).
Alternant brûlots punk blues ("Some Chemicals" ; "Garage Band Are Shit") et pistes plus apaisées ("What's Left Of My Heart" ; "We're Shocking" ; "We Can't Do Nothing"), il maintient le rythme, la cadence même, à un niveau rarement atteint dans ce genre de productions, qui plus est en France. Birds Are Alive est surtout un excellent guitariste et un chanteur à la voix tantôt rocailleuse tantôt habité qui sied à merveille à ce style de musique.
La "primitive drum" (j'adore l'expression) lui sert à marquer le tempo sans que cela ne desserve les morceaux. D'ailleurs sur "Loud Is My Sound" et surtout "Not A Liar", ce martèlement, la voix de possédé font planer l'ombre des Oblivians, autre influence imagine-t-on du bonhomme.
Les morceaux d'anthologie sont légion : "Same Chemicals" et "Garage Band Are Shit" cités plus haut mais également "I Don't Hate Me Mommy", "I Miss You", l'excellent "Dry Skin",
Sur de lui, Birds Are Alive ose tout : les accents bluegrass de "Trust Me", un "Babydoll" digne des Cramps, et surtout une reprise magistrale du "I Can't Satisfied" de Muddy Waters.

On va pas épiloguer pendant des heures, ce disque vous DEVEZ l'acheter.
Dans le genre, la claque de l'année !


Frank

(http://www.myspace.com/birdsarealiverecords)
(http://www.myspace.com/kizmiazrecords)

Same Chemichals :

We're Shocking :

Can't Be Satisfied :

Garage Bands Are Shit :