Vous aurez reconnu le pitch du remake de Martin Scorcese (1991) avec De Niro dans le rôle du détenu et Nick Nolte dans celui de l'avocat.
Bien sûr, le film de Scorcese est une bombe.
Mais jetez vous sur le film original, Robert Mitchum y est impérial, le noir & blanc appuyant judicieusement les contrastes de cette histoire remplie de zones d'ombres, sans moralité aucune.
La bande originale du film de 1962 (ré-orchestrée en 1991 par Elmer Bernstein) est l'oeuvre d'un monstre : Bernard Herrmann.
Complice d'Alfred Hitchcock (La Mort Aux Trousses, Psychose, Vertigo...), débutant par rien de moins que Citizen Kane, collaborant avec les plus grands (Taxi Driver de Scorcese, Le Jour où la Terre s'arrêta de Robert Wise...), Monsieur Herrmann est coupable d'avoir composé parmi les plus belles mélodies du cinéma, des notes qui restent encrées en nous, quelque soit le temps passé sans leur écoute, évoquant instantanément des images, des sensations, voire des frissons.
Celle de Cape Fear n'échappe pas à la règle, loin s'en faut.
Mais attention ! Je ne vous recommande pas son écoute au petit déjeuner entre deux biscottes au Nutella. Vous risqueriez une sacrée suée à l'heure où l'on cherche un slip propre pour aller au boulot.
Cape Fear est une B.O de pure panique. Du concentré d'adrénochrome dirait le Dr Gonzo. L'angoisse dégouline le long de votre échine tandis que les sons vous entraînent dans un tourbillon vertigineux d'où vous ne ressortirez pas indemne. Le premier titre est le plus connu.
Impossible de ne jamais l'avoir entendu.Impensable de ne pas ressentir un certain stress à son écoute seul dans le noir. Impitoyable, imparable, incomparable, insurmontable, STOP ! Le reste de l'album vaut également le détour, croyez-moi.
L'homogénéité est de de mise, les différents airs se télescopent, s'interpellent, lancinants, ils investissent notre environnement, façonnent le malaise, attaquent nos certitudes.
Aucun relâchement, aucun souffle, aucun répit. Ce soundtrack ira jusqu'au bout de son propos sans tergiverser : nous inspirer une frousse bleue.
La fin du film de Scorcese voit la tête de Robert De Niro s'enfoncer progressivement dans les eaux d'un marécage. Son cou, son menton, sa bouche...son nez...
Gros plan sur ses YEUX. Fixes. Diaboliquement fixes...Avant de sombrer dans le néant.
Bernard Herrmann me fait revivre cette scène terrifiante à chaque écoute.
Chapeau bas.
Mr Bof.
Tracklisting : 1. Max
2. Sam's Story
3. Love?
4. Strip Search
5. Rape and Hospital
6. Frightened Sam
7. Cady Meets the Girls
8. Sam Hides
9. Drive
10. Teddy Bear Wired
11. Kersek Killed
12. Houseboat
13. Fight
14. Destruction
15. End
Difficile de trouver des vidéos sur le net :
Mais vous pouvez écouter des extraits de l'album ici...
merde ! ca fout les jetons !
RépondreSupprimerEnorme !
RépondreSupprimerBravo Mr.BOF ! Quel goût exquis ! Bernard Herrmann : le maître de l'angoisse. Et quel film ! Je ne souviens plus trop de l'original, mais le remake de Scorsese vaut le coup d'oeil. La sobriété n'est pas au rendez-vous, mais si on aime les films outrés et les interprétations énormes, on est gâté. De Niro passe la surmultipliée, la caméra de Scorsese s'affole, la musique gronde , destination : Cap Fear !
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RépondreSupprimerJe crois que tu as pris Mr Pop par les sentiments :-)))
RépondreSupprimerExcellent film et bande son effectivement !
Très bonne recrue ce Mr Bof !
Frank
Tiens on cause de Bernard Herrmann sur France 2 dans télématin ! bigre !
RépondreSupprimerbon faut que j'aille bosser...