Une carrière bien remplie donc, malheureusement entrecoupée de périodes de pause qu'il passe à soigner son côté maniaco-dépressif (il passera même quelque temps interné).
Force est de reconnaître que cet album est une réelle réussite. Avec sa voix éraillée, vaguement zozotante par instant, Daniel Johnston fait spontanément parti de ces chanteurs atypiques pour lesquels on ressent un attachement immédiat. Son phrasé, trainant, donne l'impression qu'il pose ses mots plus qu'il ne chante sur les onze compositions qui constituent l'album.
La production à la fois resserré et clinquante de Jason Falkner offre le meilleur écrin qui soit à ces petites pépites.
Sur une base clairement folk-rock, Daniel Johnston se plait à brouiller les pistes en multipliant les ambiances. Ainsi chaque morceau est une petite vignette qui se suffit à elle-même, la voix si caractéristique de Daniel Johnston assurant à elle seule l'unité de l'album.
Le bonhomme sait se consacrer des moments de grâce ultime, où il laisse transparaître son amour de la mélodie bien faîte en digne descendant des Beatles et de Neil Young qu'ils vénèrent, comme sur "High Horse" (qui curieusement rappelle un peu Mumm-Ra), "Without You" très Wings, alors que "Tears" paye son dût à Syd Barrett. Car Daniel Johnston est aussi très à l'aise pour fournir des morceaux complètement barrés comme "Light Of Day" qui s'étire sur plus de 6', renforcé par un environnement sonore (riffs aiguisés et claviers planants) en complète contradiction avec le sujet du morceau à savoir une chanson d'amour !
Daniel Johnston se paye également quelques moments d'humour comme sur l'entraînant "Queenie The Dog" ou sur le plus enlevé "Fake Records Of Rock and Roll" (Well it used to be you’d hear the rock and roll play / But the people nowadays just turn their heads and walk away / Since the day The music died / Well it sounds just like shit to me / Fake records of rock and roll / The ruin of history / Fake records of rock and roll / Can’t even get down and boogie / Fake records of rock and roll).
Mieux, l'introductif "Mind Movies" ressemble à ce que l'on peut écouter de mieux en matière de folk rock lo-fi, avec son rythme lancinant basé sur quelques accords de guitares.
Des morceaux comme "I Had Lost My Mind", "Freedom", les plus noisy "Is And Always Was" et "Lost In Infinite Memory" permettent de comprendre l'aura quasi mystique dont dispose Daniel Johnston auprès de tout l'indie rock américain, Pixies, Sonic Youth et autre Sparklehorse en tête.
On a été bluffé par cet album qui tranche par exemple avec le Brendan Benson que l'on a écouté en même temps et qui a sans doute influencé la chronique partiellement négative de My Old, Familiar Friends. Face à la facilité, le côté clinquant du dernier Brendan Benson, les compositions à fleur de peau de Daniel Johnston brillent de mille feux.
Frank
Tracklisting
1. "Mind Movies" – 3:01
2. "Fake Records of Rock and Roll" – 3:34
3. "Queenie the Doggie" – 3:34
4. "High Horse" – 2:33
5. "Without You" – 3:13
6. "I Had Lost My Mind" – 1:20
7. "Freedom" – 1:45
8. "Tears" – 3:22
9. "Is and Always Was" – 3:02
10. "Lost in My Infinite Memory" – 3:03
11. "Light of Day" – 6:34
Myspace : http://www.myspace.com/dannyjohnston
L'album en écoute sur deezer :
http://www.deezer.com/fr/#music/daniel-johnston/is-and-always-was-468632
Vidéos :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire