4 novembre 2009

Ben Kweller - On My Way (2004)

Voilà le genre de personnage que l'on se plaît à aimer : pas de poses, une bonne bouille et un sens rare de la mélodie accrocheuse mais jamais sirupeuse.
Après des débuts mouvementés au sein de Radish (vite catalogué comme une pâle imitation de Nirvana), Ben Kweller (chanteur/guitariste/compositeur) avait sorti en 2002 son premier album solo intitulé Sha Sha. Malgré d'évidentes qualités, le bonhomme avait du mal à se créer une identité propre, parfois engoncé dans ses influences (Weezer notamment) ce qui donne un patchwork musical interressant (folk, rock, pop, punk) mais parfois usant à l'écoute. Pourtant on percevait un réel talent de composition, un véritable songwriter en puissance, notamment sur le morceau "Wasted & Ready" où il jette un regard très lucide sur ses premiers pas discographiques au sein de Radish et sur la difficulté de trouver sa voie à vingt ans.

Il retiendra la leçon à l'heure d'enregistrer ce deuxième album où il laisse enfin exploser tout son talent. On My Way est l'album de la mâturité, celui qui fait passer Ben Kweller du statut d'espoir à celui de songwriter confirmé.
Bien qu'entouré des mêmes musiciens (Josh Lattanzi à la basse, John Kent à la batterie et Mike Stroud à la guitare), le son de On My Way voit les musiciens joués en véritable groupe. Le choix d'un enregistrement live lui assurant un regain de puissance et une assise toute rock'n rollienne qui sied à merveille à ses compositions. En effet, le groupe enregistre en une prise, sans effets d'aucune sorte.
Que ce soit sur les pistes les plus enlevées (les breaks maîtrisés à la perfection sur "I Need You Back" ; "The Rules" ; "Down" très Weezer ; "Ann Disaster") ou dans les moments plus feutrées ("On My Way" ; "Living Life" qu'aurait pu écrire les Beatles), le groupe joue juste.
Sonnant tour à tour pop ("My Apartment" ; "Believer" ; "Different But The Same"), folk ("On My Way" ; "Hear Me Out" porté par de splendides parties d'harmonica) voire avec un côté cabaret (le piano de "Hospital Bed"), l'album présente néanmoins une cohésion absente de Sha Sha.
La voix langoureuse, écorchée ou lancinante suivant les morceaux de Ben Kweller se prêtant merveilleusement aux petites scénettes qu'il met en musique.
Les paroles des morceaux concourrent également à l'ambiance particulière qui se dégage de ce disque. Ben Kweller arrive ainsi à faire partager à l'auditeur les sentiments qu'ils évoquent dans ses morceaux, chose suffisamment rare pour être signalée. Que ce soit ses histoires de coeur comme sur "I Need You Back" -Like a ghost on his darkest visit / you got my soul, now baby why is it / gone gone gone? take it from me / You're free if you can sleep at night, / You really must be hard if you're feeling alright-, ou sur des thèmes plus légers encore où il manie l'humour de façon remarquable : "Hospital Bed" - We are just a sexual making me an alcoholic relation - ou "On My Way" - I want to kill this man but he turned around and ran / I'll kill him with karate that i learned in Japan / He wouldn't see my face. I wouldn't leave a trace / I wouldn't use a bullet cause a bullet's a disgrace -.

Au final on tient un excellent album qui s'écoute cinq ans après sa sortie avec un égal plaisir.

Frank

http://www.myspace.com/benkweller

Quelques vidéos :


Deux performances acoustiques :

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