2 septembre 2009

Henry's Funeral Shoe - Everything's For Sale (2009)

Henry's Funeral Shoe, sous ce nom de groupe curieux se cache un duo gallois, les frères Aled et Brennig Clifford : Aled au chant et à la guitare et Brennig à la batterie. On ne sait finalement que peu de choses sur ce duo si ce n'est qu'ils sont signés sur l'extraordinaire label (on le dira jamais assez...) Alive Records, ce qui en soit constitue presque obligatoirement un gage de qualité. Bien que citant entre autres comme références les Who, Creedence, Black Keys et Beatles, le duo oeuvre dans un rock pêchu aux rythmiques héritées du hard rock seventies, mâtiné d'influences allant du blues (notamment Robert Johnson) au country en passant par le bluegrass. Si on pense de temps à autres à Mountain voire plus récemment aux Raconteurs, le groupe présente étrangement quelques similitudes frappantes avec le groupe australien Rose Tattoo avec lequel il partage un goût prononcé pour la guitare slide, une rythmique de plomb et un chant qui fait plus qu'évoquer Angry Anderson. Différence notable, le groupe a su parfaitement assimiler les leçons du blues et ne s'adonne jamais à la démonstration, les parties de guitares s'intégrant dans un ensemble musical où aucun des deux musiciens ne prend le pas sur l'autre.
Le résultat est un album d'une grande cohésion d'où il est difficile de ressortir un morceau plutôt qu'un autre tant on déguste avec délectation les dix pistes de l'album.
La formule basique du duo fonctionne comme chez les Black Diamond Heavies à plein régime sans que l'on note un quelconque essoufflement et les frères Clifford arrivent même à nous surprendre comme sur ce "It's A Long Way" qui boucle la face A du disque où l'alternance entre la voix délicate de Brennig et celle beaucoup plus gouailleuse de Aled fait merveille.
Car il convient de ne pas se fier au morceau éponyme qui ouvre l'album et sur lequel le groupe use de ficelles connues mais emporte l'adhésion grace à son énergie. En effet, dès "Down The Line", c'est la guitare slide qui fait son apparition et comme chez les Left Lane Cruiser apporte un certain cachet presque boogie au morceau. Superbe. Sur "Don't Lose The Rythm" on sent toute l'influence du blues sur la musique des Henry's Funeral Shoe et on comprend pourquoi le groupe est désormais en bonne place sur le catalogue d'Alive Records... "Stranger Dig" que l'on devine être un cheval de bataille pour le groupe sur scène et "It's Along Way" élevent encore un peu plus le niveau : sur ces deux morceaux le groupe est intouchable.
La Face B, repart sur les mêmes bases avec un "Maria Maria" porté par un riff qui s'incruste durablement en tête, à la manière des meilleurs morceaux d'AC/DC. Le groupe monte ensuite en puissance accélérant le tempo sur "Empty Church" et "Coming On Through" avant de se lâcher sur le boogie "Second Hand Prayer".
Démontrant que le groupe a plus d'une corde à son arc, la face B s'achève sur la ballade acoustique "Mary's Tune" chanté par Brennig semble-t-il, Aled assurant les parties d'harmonica. Le morceau dans une veine folk que n'aurait pas renié Dylan, est un pur joyau.

Le groupe a réussi pour son premier album à fournir dix titres fantastiques, remarquablement écrits et executés et on mesure désormais ce qui manque aux Raconteurs pour confirmer les espoirs que l'on plaçait en eux : la foi. Les Henry's Funeral Shoe l'ont et ça change tout.

Une des belles claques de cette année 2009.

Mr Rock

(http://www.myspace.com/henrysfuneralshoe)





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