Ce Mirror Explodes creuse le même sillon. Dès les premières notes de "Red Camera", on sent que ça va pas bien pour Bobby Heckner : le morceau suinte le désespoir. cette impression malsaine est omniprésente sur les 8 titres de l'album et contribue au malaise que l'on ressent à l'écoute de ce disque.
De malaise il en est aussi question dans la tournure musicale qu'adopte le groupe. Alors que les précédents disques portaient la marque de fabrique des Warlocks, les morceaux de Mirror Explodes donnent tous une impression de déjà entendue dont on a du mal à se défaire.
Ainsi "Red Camera" fait immédiatement penser aux Black Angels de Directions To See A Ghost alors que "The Midnight Sun" réveille le fantôme de My Bloody Valentine. Toutefois cela n'enlève rien à la qualité de ces deux morceaux qui sont remarquablement exécutés.
Malheureusement on ne peut pas en dire autant de "Slowly Disappearing" qui ne provoque qu''assoupissement... Assoupissement dont on est heureusement tiré par un morceau fabuleux, l'extraordinaire "There Is A Formula To Your Despair" note d'espoir dans un océan de noirceur, presque une incongruité au milieu de l'album, tant la tonalité plus pop tranche avec le reste des morceaux. Mais le meilleur est à venir avec "Standing Beetween The Lovers Of Hell" porté par un martèlement de batterie syncopé, des guitares qui montent progressivement et la voix au timbre désespéré de Bobby Hecksher. Le morceau, d'une qualité que l'on n'attendait plus de la part des Warlocks, est le temps fort de l'album.
"You Make Me Wait", "Frequency Meltdown" d'une qualité moindre donnent l'impression que le groupe tourne en rond, la surenchère de guitares ne saurait masquer l'image d'un groupe à bout de souffle et d'idées. Mais curieusement, c'est aussi ce qui fait le charme de ces morceaux, comme s'il on assistait en direct aux derniers soubresauts de la bête...
"Static Eyes" qui clôt l'album entrouvre à son tour, après "There Is A Formula To Your Despair", la porte vers un univers plus enjoué, comme un SOS lancé à l'auditeur.
C'est donc un peu décontenancé que l'on termine l'examen de ce disque, très inégal, assez décousu, oscillant entre le convenu et des fulgurances démontrant néanmoins le talent indéniable de Bobby Hecksher.
Un disque que l'on ne conseillera donc qu'aux fans (que nous sommes.)
Mr Rock
(http://www.myspace.com/thewarlocks)
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