22 septembre 2008

Robert Forster - The Evangelist (2008)

Dés les premières mesures du morceau d'ouverture, "If It Rains", on est ferré, accroché : le temps n'aurait-il donc pas passé ? Tout le charme des Go-Betweens est là, on retrouve le meilleur d'un des plus grand groupe pop des années 80 : le son pur, les mélodies qui coulent de source. Tout est là ? Non, hélas. Grant McLennan, le comparse de Robert Forster, est définitivement parti. Mort, en mai 2006, à 48 ans, en pleine sieste. Dreams never end. Le fantôme de McLennan hante le disque. Trois morceaux qu'il a écrit ont été inclus par Forster ("Let Your Light In, Babe", "It Ain't Easy" et "Demon Days"). Histoire de ne pas être tout seul à déambuler dans une maison hantée, Forster a convié quelques uns de ceux qui ont fait partie de l'aventure des Go-Betweens. Dave Ruffy et Mark Wallis, les producteurs du mythique 16 Lovers Lane (1988) sont aux manettes, et orchestrent avec pudeur et sobriété cordes, harmonica, cuivres, piano, guitares sèches ou électriques. Les arrangements de corde sont l'oeuvre de la violoniste Audrey Riley, qui enluminait déjà Liberty Belle & The Black Diamond Express (1986). Elle fait merveille sur l'un des plus beau titre de l'album, "Demons Days", où des violons soyeux enveloppent une mélodie qui semble échappée d'une boîte à musique.
Si les deux premiers morceaux de l'album sont empreints de recueillement, The Evangelist n'est pourtant pas un disque funèbre, confit dans l'accablement. "Pandanus", merveille de pop claire, et l'enlevée "Let Your Light In, Babe", avec ses choeurs féminins et sa mandoline, illuminent le disque. Plus loin, orgue, piano et cuivre donnent des belles couleurs dylaniennes à "Don't Touch Anything". A l'écoute de "It Ain't Easy" propulsé par un violon country, on se dit que Robert Forster à fait la paix avec la dépouille de McLennan. Fausse impression. Construit sur un simple motif de piano, s'achevant dans une plainte d'harmonica, l'ultime morceau de l'album, le poignant "From Ghost Town" est empreint d'une douleur sourde. A ce moment là, on en est sûr : Robert Forster a signé l'un des plus beau disque de l'année.

Mr. Pop

(http://www.robertforster.net)

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