En effet, la nouvelle signature du label Sub Pop, bien que laissant transparaître une indéniable influence du folk seventies, évite le piège de la caricature grâce à la fraicheur et l'authenticité qui se dégagent de chaque morceau de l'album.
A l'image de la pochette de ce dernier, illustrée par une oeuvre du peintre flamand Bruegel, la musique de Fleet Foxes est d'une modestie et d'une humilité dignes des toiles figuratives de l'époque, mais dissimule une réelle complexité dans sa composition parfaitement équilibrée.
Ainsi, débarassé du poids d'influences trop marquées car parcimonieusement distillées (le groupe doit en réalité autant à Dylan, Neil Young et sa bande du Crazy Horse ou Arcade Fire qu'à Simon & Garfunkel), Fleet Foxes parvient à surprendre l'auditeur par la spontanéité et l'économie de moyens apparentes , toutes deux mises à la dispositions de compositions particulièrement surprenantes.
L'auditeur se laisse emporter par ces hymnes pastoraux sauvages et lyriques (tels le morceau de bravoure de l'album He doesn't know why et le hit bien nommé White Winter Hymn, single imparable, idéal pour se préparer aux rigueurs de l'Hiver à venir) évoquant Neil Young et sa bande du Crazy Horse, ces "nursery rhymes" mélancoliques mais intemporelles (Tiger Mountain Peasant Song) , et ces ballades folk éthérées dotées d'arrangements vocaux et musicaux célestes (Sun It Rises, Quiet House).
Le travail vocal des chansons, sur lequel plane l'ombre de Brian Wilson, est en effet omniprésent, et confère à l'ensemble un petit supplément d'âme traduisant la générosité et la spontanéité dont fait preuve Fleet Foxes.
Ainsi, la simplicité et l'authenticité "rurale" du folk des Foxes ne peuvent guère laisser indifférent, donnant envie de s'allonger dans l'herbe (celle avec de la chlorophylle, est-il besoin de le préciser ?), de goûter l'instant présent et d'admirer tranquilement le firmament constellé d'étoiles ...
Le premier album des Fleet Foxes arrive à point nommé, à l'heure où même vos voisins de palier ont envie de faire de la folk, rappelant que la longévité de ce "genre" musical doit moins aux influences autoproclamées de ses supposés défenseurs qu'à la spontanéité, la fraicheur et l'authenticité de ses vrais représentants.
(Mr Indie)
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