Ces deux là sont de la même farine que Lennon/McCartney, Jagger/Richards, Bowie/Ronson. Le public ne s'y est pas trompé. L'album, d'entrée, a été propulsé n° 2 des charts anglais. Pas mal pour un disque publié par les Lilliputiens du label indépendant Rough Trade...
Groupe mental, The Smiths est le fantasme de Morrissey, qui rêve de voir Oscar Wilde écrire les chansons des New York Dolls. Etrange Morrissey : ce natif de Manchester, coureur à pieds, végétarien, vit en reclus, obsédé par James Dean et Jean Marais. Le jeune homme voit la pop comme un salut. Au journaliste qui lui demande ce qui lui serait arrivé sans les Smiths, Morrissey répond : « La détresse. Une misère désespérée. ». Par bonheur, il a rencontré Johnny Marr, suivi d'Andy Rourke (basse) et de Mike Joyce (batterie)...
The Smiths, l'album, est le mal aimé de la discographie du groupe. La faute en revient à une production lisse, plate et monotone, qui ne met jamais en lumière la guitare de Johnny Marr. Déçu, Morrissey jugera sévèrement l 'album. Malgré ces réserves, l'album reste exceptionnel. Dès « Reel Around The Fountain », le ton est donné. La guitare carillonnante rappelle le meilleur des Byrds, tandis que la voix de Morrissey, à la fois élégiaque et désabusée, se promène de vocalises en vocalises. La perte de l'innocence est résumée en trois lignes (« It's time the tale were told/Of how you took a child/And you make him old »). L'enfance fournit par ailleurs le thème des deux compositions majeures de l'album, les magnifiques « Suffer Little Children » et « The Hand That Rocks The Craddle ». Deux compositions répétitives, presque hypnotiques, où éclate le talent de Johnny Marr, deux chansons qui sont autant de somniloques. Evoquant des meutres d'enfants commis à Manchester dans les sixties, « Suffer Little Children » voit Morrissey lancer aux assassins la plus curieuse des malédictions : « You might sleep/But you will never dream ! ». Avec les autres titres, Morrissey aborde les désarrois et les confusions de l'adolescence. L'ambiguité sexuelle fait tout le sel de « This Charming Man », construite sur un rythme Tamla-Motown, ou de « What Difference Does It Make », au curieux riff de guitare. Les hésitations des timides sont croquées en quatre lignes, dans « Pretty Girls Make Graves » : « She wants it now/And she will not wait/But she's too rough/And I'm too delicate ». Crooner paradoxal, Morrissey chante, avec une sincérité confondante, les ratages, les ambiguités et les occasions perdues. Grand disque.
(Mr Pop)
Groupe mental, The Smiths est le fantasme de Morrissey, qui rêve de voir Oscar Wilde écrire les chansons des New York Dolls. Etrange Morrissey : ce natif de Manchester, coureur à pieds, végétarien, vit en reclus, obsédé par James Dean et Jean Marais. Le jeune homme voit la pop comme un salut. Au journaliste qui lui demande ce qui lui serait arrivé sans les Smiths, Morrissey répond : « La détresse. Une misère désespérée. ». Par bonheur, il a rencontré Johnny Marr, suivi d'Andy Rourke (basse) et de Mike Joyce (batterie)...
The Smiths, l'album, est le mal aimé de la discographie du groupe. La faute en revient à une production lisse, plate et monotone, qui ne met jamais en lumière la guitare de Johnny Marr. Déçu, Morrissey jugera sévèrement l 'album. Malgré ces réserves, l'album reste exceptionnel. Dès « Reel Around The Fountain », le ton est donné. La guitare carillonnante rappelle le meilleur des Byrds, tandis que la voix de Morrissey, à la fois élégiaque et désabusée, se promène de vocalises en vocalises. La perte de l'innocence est résumée en trois lignes (« It's time the tale were told/Of how you took a child/And you make him old »). L'enfance fournit par ailleurs le thème des deux compositions majeures de l'album, les magnifiques « Suffer Little Children » et « The Hand That Rocks The Craddle ». Deux compositions répétitives, presque hypnotiques, où éclate le talent de Johnny Marr, deux chansons qui sont autant de somniloques. Evoquant des meutres d'enfants commis à Manchester dans les sixties, « Suffer Little Children » voit Morrissey lancer aux assassins la plus curieuse des malédictions : « You might sleep/But you will never dream ! ». Avec les autres titres, Morrissey aborde les désarrois et les confusions de l'adolescence. L'ambiguité sexuelle fait tout le sel de « This Charming Man », construite sur un rythme Tamla-Motown, ou de « What Difference Does It Make », au curieux riff de guitare. Les hésitations des timides sont croquées en quatre lignes, dans « Pretty Girls Make Graves » : « She wants it now/And she will not wait/But she's too rough/And I'm too delicate ». Crooner paradoxal, Morrissey chante, avec une sincérité confondante, les ratages, les ambiguités et les occasions perdues. Grand disque.
(Mr Pop)
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