Cet album, le premier, n'a qu'un seul défaut : être sorti en 1990 soit avec 23 ans de retard (1967...) ou 10 ans d'avance (Brian Jonestown Massacre, Warlocks...) pour toucher le grand public.
Ce disque mérite une préparation particulière pour en apprécier l'écoute : asseyez vous dans votre canapé, avalez un Jack Daniels, reversez vous une lampée car vous y reviendrez, affalez vous, appuyez sur Play et fermez les yeux, c'est parti...
Dès l'intro à l'orgue de « Plains of Nazca » on sait que plus rien ne sera jamais pareil, les 7'25'' que dure le morceau permet à l'auditeur d'habituer ses oreilles à ses sonorités anciennes mais en même temps nouvelles, jusqu'à l'irruption de la guitare tout en fuzz contenu. La voix du sieur Ramon, posée, apaisante semble être le guide dont a besoin l'auditeur pour suivre la voie tracée par le groupe.
A noter que cette version est disponible en version courte sur le coffret Chidren Of Nuggets mais du coup perd toute sa saveur, le final à l'orgue avec les guitares qui s'entrecroisent étant absent. Avec « Exploding in your mind » commençant par une intro à la pédale wah-wah, Le groupe prend son envol, la guitare nous ouvrant dès lors les fameuses « Portes de la perception ». Ce morceau pièce angulaire des concerts joués par le groupe (qui ne se produit qu'à de rares occasions en Grande Bretagne et en Italie où il compte un noyau de fans hardcores) est un monument à la gloire du psychédélisme et paye son du à Hendrix. « Colors exploding in your mind » chante un Gary Ramon habité. Pour l'auditeur le voyage ne fait que commencer. Ces deux premiers morceaux permettent de poser derrière le calme « Magic Flight » et son intro à la flûte (instrument omniprésent) et guitare sèche. Là il n'est pas rare que l'auditeur se prenne pour un hobbit sortant de son trou pour courir la campagne en humant l'herbe fraîche... Avec « She's looking around », c'est l'imagerie arthurienne qui est convoqué propulsant l'auditeur dans un univers onirique.
A ce moment de l'écoute, certains touchés par tant de grâce et ne pouvant en écouter plus sous peine d'être submergés par leurs émotions ont tenté d'appuyer sur la touche stop de la télécommande et constaté avec surprise que leur esprit s'y refusait. « World without time » et sa structure plus classique rappelant tout autant le Pink Floyd des débuts que Kula Shaker, permet à l'auditeur de se remettre doucement de ses émotions... « Visitation » dévoile une autre façette du groupe mais vient casser la dynamique de l'album présentant un aspect plus garage sixties pas inintéressant mais simplement incongru au regard des 5 morceaux précédents.
Heureusement « Other Side » (rappelant les excellents Blues Project ou autre Moby Grape) et surtout le génial « Lorne Blues », répondant au « Exploding in your mind » du début, remettent les pendules à l'heure.
Cet album sera un album maudit, diffusé qu'à quelques centaines d'exemplaires (tout d'abord chez Tangerine puis U.F.O. Records, tout un programme...). Moi même il me faudra dix ans pour en dégôter un exemplaire sur le net... Mais il y a un dieu pour les rockers, et il a élu domicile chez Relapse Records qui en 2006, faisant fi des objectifs commerciaux qui gouvernent notre planète, réédite l'album en double CD...
Le son est colossal, la pochette splendide, et le contenu... à pleurer. Tout d'abord sur le premier CD on trouve l'album original agrémenté de bonus (4 inédits et 2 versions edit). L'ordre des morceaux est quelque peu modifié, le morceau « Visitation » étant refoulé en toute fin et remplacé par un « Poster Paint » excellent. Je crie souvent au scandale quand on modifie le tracklisting d'un album mais là c'est justifié et renforce encore la cohérence de l'album.
Sur le second disque, on trouvera « Other Way In », véritable second album, jamais sorti (« Reflecter » sera le deuxième album officiel du groupe) montrant un groupe continuant dans la même veine, et de très bons morceaux (« Atom Heart Lover », « Astral Vision »). Bien qu'un peu onéreux (comptez une vingtaine d'euros), ce disque est un achat indispensable!
La carrière de Sun Dial ne s'arrête pas à ce coup de maître, le groupe sortant à intervalle régulier de bons albums qui malheureusement bien que d'une grande qualité n'atteignent jamais celle de « Other Way Out ».
Frank
Discographie Complète :
1990 – Other Way Out (tangerine, puis UFO Records en 1991, Acme en 1996 et enfin Relapse
Records en 2006)
1992 – Reflecter (UFO Records)
1994 – Libertine (Beggars Banquet)
1994 – Return Journey (Acme Records, Relapse en 2006)
1995 – Acid Yantra (Beggars Banquet puis Acme en 1996)
1996 – Live Drugs (Acme Records)
2003 – Zen For Sale (Acme)
2007 – Shards of God (Acme)
Liens utiles :
Site de Sun Dial :
http://www.sundial.org.uk/
http://www.myspace.com/sundial001
Ce disque mérite une préparation particulière pour en apprécier l'écoute : asseyez vous dans votre canapé, avalez un Jack Daniels, reversez vous une lampée car vous y reviendrez, affalez vous, appuyez sur Play et fermez les yeux, c'est parti...
Dès l'intro à l'orgue de « Plains of Nazca » on sait que plus rien ne sera jamais pareil, les 7'25'' que dure le morceau permet à l'auditeur d'habituer ses oreilles à ses sonorités anciennes mais en même temps nouvelles, jusqu'à l'irruption de la guitare tout en fuzz contenu. La voix du sieur Ramon, posée, apaisante semble être le guide dont a besoin l'auditeur pour suivre la voie tracée par le groupe.
A noter que cette version est disponible en version courte sur le coffret Chidren Of Nuggets mais du coup perd toute sa saveur, le final à l'orgue avec les guitares qui s'entrecroisent étant absent. Avec « Exploding in your mind » commençant par une intro à la pédale wah-wah, Le groupe prend son envol, la guitare nous ouvrant dès lors les fameuses « Portes de la perception ». Ce morceau pièce angulaire des concerts joués par le groupe (qui ne se produit qu'à de rares occasions en Grande Bretagne et en Italie où il compte un noyau de fans hardcores) est un monument à la gloire du psychédélisme et paye son du à Hendrix. « Colors exploding in your mind » chante un Gary Ramon habité. Pour l'auditeur le voyage ne fait que commencer. Ces deux premiers morceaux permettent de poser derrière le calme « Magic Flight » et son intro à la flûte (instrument omniprésent) et guitare sèche. Là il n'est pas rare que l'auditeur se prenne pour un hobbit sortant de son trou pour courir la campagne en humant l'herbe fraîche... Avec « She's looking around », c'est l'imagerie arthurienne qui est convoqué propulsant l'auditeur dans un univers onirique.
A ce moment de l'écoute, certains touchés par tant de grâce et ne pouvant en écouter plus sous peine d'être submergés par leurs émotions ont tenté d'appuyer sur la touche stop de la télécommande et constaté avec surprise que leur esprit s'y refusait. « World without time » et sa structure plus classique rappelant tout autant le Pink Floyd des débuts que Kula Shaker, permet à l'auditeur de se remettre doucement de ses émotions... « Visitation » dévoile une autre façette du groupe mais vient casser la dynamique de l'album présentant un aspect plus garage sixties pas inintéressant mais simplement incongru au regard des 5 morceaux précédents.
Heureusement « Other Side » (rappelant les excellents Blues Project ou autre Moby Grape) et surtout le génial « Lorne Blues », répondant au « Exploding in your mind » du début, remettent les pendules à l'heure.
Cet album sera un album maudit, diffusé qu'à quelques centaines d'exemplaires (tout d'abord chez Tangerine puis U.F.O. Records, tout un programme...). Moi même il me faudra dix ans pour en dégôter un exemplaire sur le net... Mais il y a un dieu pour les rockers, et il a élu domicile chez Relapse Records qui en 2006, faisant fi des objectifs commerciaux qui gouvernent notre planète, réédite l'album en double CD...
Le son est colossal, la pochette splendide, et le contenu... à pleurer. Tout d'abord sur le premier CD on trouve l'album original agrémenté de bonus (4 inédits et 2 versions edit). L'ordre des morceaux est quelque peu modifié, le morceau « Visitation » étant refoulé en toute fin et remplacé par un « Poster Paint » excellent. Je crie souvent au scandale quand on modifie le tracklisting d'un album mais là c'est justifié et renforce encore la cohérence de l'album.
Sur le second disque, on trouvera « Other Way In », véritable second album, jamais sorti (« Reflecter » sera le deuxième album officiel du groupe) montrant un groupe continuant dans la même veine, et de très bons morceaux (« Atom Heart Lover », « Astral Vision »). Bien qu'un peu onéreux (comptez une vingtaine d'euros), ce disque est un achat indispensable!
La carrière de Sun Dial ne s'arrête pas à ce coup de maître, le groupe sortant à intervalle régulier de bons albums qui malheureusement bien que d'une grande qualité n'atteignent jamais celle de « Other Way Out ».
Frank
Discographie Complète :
1990 – Other Way Out (tangerine, puis UFO Records en 1991, Acme en 1996 et enfin Relapse
Records en 2006)
1992 – Reflecter (UFO Records)
1994 – Libertine (Beggars Banquet)
1994 – Return Journey (Acme Records, Relapse en 2006)
1995 – Acid Yantra (Beggars Banquet puis Acme en 1996)
1996 – Live Drugs (Acme Records)
2003 – Zen For Sale (Acme)
2007 – Shards of God (Acme)
Liens utiles :
Site de Sun Dial :
http://www.sundial.org.uk/
http://www.myspace.com/sundial001
Ah ce disque... un de mes disques favoris, dans mon top ten assurément.
RépondreSupprimerA l'heure où le rock psychédélique n'a jamais été aussi d'actualité, il fallait faire remonter cet article (un des premiers que j'ai écrit) pour remettre à la lumière ce groupe précurseur.
Un classique. Un vrai.
Frank
J'avoue que je suis bluffé...Ecrire une chronique en parvenant à ne jamais citer Syd Barrett...C'était un pari ? :)
RépondreSupprimer(Nan parce que citer Pink Floyd ça compte pas!)
M'enfin c'est vrai que cet album est juste incroyable.
:-)) le mesquin...
RépondreSupprimerJ'l'ai chopé en LP (Cherry Red Phonograph), j'apprécie le tracklisting plus concis : 6 titres.
RépondreSupprimerOui le tracklisting concis est la meilleure façon d'aborder le disque. D'ailleurs j'ai la réédition mais je n'écoute jamais les autres titres. Par contre je ne connais pas cette Edition vinyle : réédition récente ? Ca m'intéresse carrément ...
RépondreSupprimer+ 1 !!!
RépondreSupprimerOk c'est la réédition.
RépondreSupprimerLe tracklisting :
Side A: 1. Plains Of Nazca 2. Exploding In Your Mind 3. Magic Flight Side B: 1. She's Looking All Around 2. World Without Time 3. Lorne Blues.
Par contre je suis curieux du prix que tu l'as payé. sur le net ça oscille entre 14,5 livres (pas trop cher) et 32 dollars...
16,50 euros au Souffle Continu, à voir s'il en a d'autres...
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