Bon sang ! Chroniquer le quatorzième, quinzième ou vingtième album de l'Australien...Pas un cadeau, ça. Il faut l'avouer, je ne suis pas un grand connaisseur de la discographie de Nick Cave. L'album « Henry's Dream », le duo avec Kylie Minogue...voilà mes seuls repères. Qu'à cela ne tienne, on s'y colle. La première écoute laisse dubitatif. Je ne suis pas loin de trouver indigeste la soupe du prêcheur...Alors on écoute, on ré-écoute, on écoute encore ; on se laisse prendre peu à peu. Il faut dire que la production, superbe, de Nick Launay, fait des miracles. Tant et si bien que le refrain d'un premier morceau sans génie, « Dig Lazarus Dig », finit par s'incruster...Pour le très bon « Today's Lesson » Cave fait penser à Iggy Pop, la basse finissant d'emporter le morceau. Le sinueux et insinuant « Moonland », où là encore la basse mène le bal, laisse un souvenir poisseux. Hélas, Cave s'englue le temps de « Night Of The Lotus Eaters », qui tire des baillements à l'auditeur. Mais, réveil ! Debout les morts ! Les guitares furibardes de « Albert Goes West » viennent fouetter le sang. De nouveau, Nick Cave s'inspire de l'Iguane, et...ça lui réussit ! C'est parfait, tout simplement. Il est temps pour Cave de monter en chaire, et de délivrer son sermon, « We Call Upon The Author ». Le préchi-précha n'étouffe pas entièrement le morceau, mais ces poses de prédicateur peuvent ennuyer...C'est bien beau d'avoir l'air habité, mais habité par quoi ? Heureusement surgit « Hold On to Yourself », une des perles de l'album. Des violons inquiétants, une guitare en écho, un orgue bête comme chou, et une basse qui, tel le bon pasteur, guide la troupe : tout tombe juste. Là-dessus, Cave s'éloigne des clichés à la « Nuit du chasseur » ; sa voix, plus lasse, plus désabusée, finit de sceller un grand morceau. La fin de l'album souffle le chaud et le froid, des morceaux sans intérêt prenant en sandwich les sublimes « Jesus Of The Moon » et « Midnight Man ». Alors, oui, « Dig Lazarus Dig !!! » est bancal, et parfois ennuyeux. Mais on finit par revenir souvent à cet album qui délivre ses sucs avec une lenteur calculée. Converti ? Pas loin !
(Mr Pop)
http://www.myspace.com/nickcaveandthebadseeds
(Mr Pop)
http://www.myspace.com/nickcaveandthebadseeds
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire